Duché de Montmirail

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 Contrôler à tout prix le corps des femmes

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Eurynome
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MessageSujet: Contrôler à tout prix le corps des femmes   Contrôler à tout prix le corps des femmes EmptyMar 22 Oct - 9:10

(projet qui semble s'amorcer mais sans plus de signaux que ça)

Dans le cadre de "l'abolition de la prostitution", la gauche s'apprête à faire adopter une loi jadis portée par les élites politiques suédoises, pénalisant les clients des prostitué-e-s. Pour dissiper confusions et doutes, rappelons d'emblée que personne ne défend le proxénétisme, la traite, l'esclavage sexuel.
Bien que cet aspect du problème fasse consensus, force est de constater que cette politique contre les réseaux mafieux n'est pas menée avec la fermeté nécessaire, faute de moyens suffisants.
C'est désolant.

Telle est la perversité du projet: sans lutte draconienne contre les réseaux d'esclavage, ladite abolition se tourne prioritairement et sans le dire vers les prostitué-e-s volontaires et leurs clients. L'amalgame est ainsi rapidement fait entre prostitué-e-s et esclaves sexuel-le-s, les partisans de l'abolition faisant délibérément croire à l'opinion qu'aucune femme ou qu'aucun homme ne se prostitue par choix ou par désir, qu'en définitive les "personnes en situation de prostitution" (expression épouvantable qui laisse entendre "personnes en situation de handicap") doivent en être extirpées d'urgence.
La parole finira-t-elle par être rendue aux premières concernées, ces travailleuses du sexe qui tentent en Europe, en Amérique du Nord et ailleurs de faire entendre leurs voix?

Plus encore que les proxénètes, il faudrait pourchasser les clients dont la démarche serait symptomatique de la violence masculine propre aux sociétés patriarcales. Dépeint au mieux comme un délinquant sexuel, au pire comme un violeur, le client fait toujours l'objet d'un discours essentialiste. On lui assigne le statut de "salaud", de "pervers", de "bourreau", ce qui "consolide la représentation victimaire de la prostituée" comme le souligne le sociologue Lilian Mathieu.
La marotte différentialiste épouse les pires stéréotypes de genre, et les abolitionnistes n'en disent pas un mot. Sans surprise, ce leitmotiv formidablement réducteur domine aussi bien les partis politiques que les associations. Quid des sociologues de la prostitution et de leurs travaux? Quid des enquêtes universitaires?

Souhaitant créer les conditions d'une "sexualité vraiment libre", les féministes néo-puritaines en viennent à fixer les critères d'authenticité de la liberté! De cette doctrine se dégage une posture à la fois morale et despotique qui n'est pas sans rappeler, dans une moindre mesure, le "Comité pour la promotion de la vertu et la prévention du vice" en Arabie saoudite. Mise sous surveillance généralisée de la sexualité des adultes consentants. Affichera-t-on le nom des "coupables" sur les devantures des mairies, comme à La Jonquera?

Comme l'écrivait en 2002 Élisabeth Badinter dans "Rendons la parole aux prostituées": "Peut-on croire, comme les abolitionnistes, que la sexualité puisse être moralisée et normalisée? C'est une chose d'espérer que le désir partagé soit le lot commun, c'en est une autre d'affirmer que c'est la condition sine qua non de toute relation sexuelle. Hors de ce cadre, reste l'onanisme, ou la prison. Les clients des prostituées sont donc appelés à cesser d'être des "salauds chroniques", et à changer leur sexualité "perverse" pour une autre, "saine et joyeuse". Ainsi soit-il! Une reine Victoria du XXIe siècle n'y trouverait rien à redire, mais le pauvre Freud peut se retourner dans sa tombe. Cinquante ans de travail pour rien!".

Aussi étrange que cela puisse paraître, abolitionnistes et islamistes partagent le même puritanisme : obsession pathologique du corps des femmes, volonté de contrôler leur sexualité (voyez, mesdames, ce qu'est une sexualité saine et vraiment libre), propension inouïe à asséner de très tendancieux prêches moraux. Si l'abolitionniste considère la prostituée volontaire comme une victime, si l'islamiste considère la femme comme une tentatrice (d'où le voile sexiste de la "pudeur"), ces deux courants de pensée véhiculent de l'homme une même image archétypale, celle du "prédateur".

Est-ce un hasard si nos abolitionnistes exaltées sont également les plus tièdes (voire parfois les plus hostiles) à défendre la laïcité? Celles qui condamnent aujourd'hui toute forme de prostitution ne s'opposaient-elles pas avec vigueur, il y a dix ans, à l'interdiction du voile islamique pour les jeunes filles dans les écoles, collèges et lycées publics? Celles qui se réclament du féminisme et stigmatisent aujourd'hui les "travailleuses du sexe" n'étaient-elles pas celles qui, au nom du multiculturalisme et d'une conception infantilisante de la tolérance, vilipendèrent la loi de 2010 sur le voile intégral dans l'espace public? À leurs yeux la burqa, l'uniforme religieux imposé par les talibans en Afghanistan, aurait davantage de légitimité dans notre pays que les prostitué-e-s indépendant-e-s qui ne revendiquent rien d'autre que l'application du droit commun. Où sont celles qui partent en croisade contre la libre prostitution, lorsqu'il s'agit de défendre Baby Loup face aux pressions politico-religieuses?

L'islam politique -"propagé par les pétrodollars de l'Arabie saoudite, du Qatar et des Émirats arabes unis a envahi non seulement le Moyen-Orient, où il n'arrête pas de réclamer le retour strict de la charia, mais aussi l'Occident, où il mène une campagne très énergique pour conquérir la civilisation des Lumières et ramener la gloire du califat du VIe siècle", comme l'écrit la fondatrice de Citizens in Action, l'égyptienne Nadia Alexan- constitue pour nombre d'abolitionnistes un danger mineur face à la prostitution volontaire.

Il ne s'est jamais agi de défendre un règlementarisme à la napoléonienne, mais d'imaginer une législation qui encadre, protège et garantit les droits sociaux les plus élémentaires dans une démocratie digne de ce nom. Qu'importe, le "modèle" suédois (qui pourchasse prostituées et clients d'un côté, et adule toutes les déclinaisons du voile islamique de l'autre, du simple foulard au niqab) l'a emporté, malgré un bilan hautement contestable.
Nous ne manquerons pas, nous aussi en France, de faire dans quelques années le bilan rigoureux de cette politique.
Source: http://www.huffingtonpost.fr/alban-ketelbuters/controler-a-tout-prixle-corps-des-femmes_b_4136064.html?utm_hp_ref=france
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MessageSujet: Re: Contrôler à tout prix le corps des femmes   Contrôler à tout prix le corps des femmes EmptyMar 22 Oct - 15:00

Vaste débat...
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MessageSujet: Re: Contrôler à tout prix le corps des femmes   Contrôler à tout prix le corps des femmes EmptyVen 1 Nov - 20:34

C'est peu dire que leur texte crée la polémique. "Tous ensemble, nous proclamons: touche pas à ma pute!", est-il écrit dans "Le manifeste des 343 salauds", une pétition contre l'abolition de la prostitution à paraître dans le magazine Causeur qui sera disponible à partir du 7 novembre.

"Nous considérons que chacun a le droit de vendre librement ses charmes - et même d'aimer ça. Et nous refusons que des députés édictent des normes sur nos désirs et nos plaisirs", argumente le texte.
Révélée par des médias, la pétition, fortement commentée sur les réseaux sociaux, a été lancée en réaction à une proposition de loi renforçant la protection des personnes prostituées et la lutte contre le système prostitutionnel déposée à l'Assemblée.
La proposition de loi qui doit être examinée fin novembre à l'initiative de la députée socialiste Maud Olivier prévoit notamment la création d'une amende de 1.500 euros sanctionnant le recours à la prostitution, doublée en cas de récidive.

Beigbeder, Bedos ou Zemmour parmi les signataires
Parmi les premiers signataires, dont "certains sont allés, vont, ou iront aux +putes+", figurent notamment l'écrivain Frédéric Beigbeder, Basile de Koch ou l'avocat Richard Malka. Eric Zemmour, Philippe Caubère ou Nicolas Bedos ont également signé le manifeste. Ce dernier a tenu à se justifier.

"Homos ou hétéros, libertins ou monogames, fidèles ou volages, nous sommes des hommes. Cela ne fait pas de nous les frustrés, pervers ou psychopathes décrits par les partisans d'une répression déguisée en combat féministe. Qu'il nous arrive ou pas de payer pour des relations charnelles, nous ne saurions sous aucun prétexte nous passer du consentement de nos partenaires", plaident-ils.

Des propos qui déplaisent fortement à Najat Vallaud-Belkacem, ministre des Droits des femmes et porte-parole du gouvernement. "Les 343 salopes demandaient à disposer de leur corps, les 343 salauds demandent à disposer du corps des autres", a-t-elle déploré lors de son compte-rendu du conseil des ministres.

La directrice de la rédaction du mensuel Causeur, Élisabeth Lévy, explique dans un communiqué avoir "décidé de batailler par l'humour pour cette cause sérieuse". "Nous ne défendons pas la prostitution, nous défendons la liberté. Et quand le Parlement se mêle d'édicter des normes sur la sexualité, notre liberté à tous est menacée", déclare-t-elle.

Le nom de la pétition fait référence au manifeste publié par le Nouvel Observateur en 1971 et signé par 343 femmes pour dire "j'ai avorté" alors que l'IVG est encore passible de poursuites. Sous la plume ironique de Charlie Hebdo, elles deviennent les 343 "salopes".
Source: http://www.huffingtonpost.fr/2013/10/30/manifeste-des-343-salauds-prostitution-polemique_n_4176708.html?utm_hp_ref=france

J'avoue que la position du gouvernement là-dessus (enfin, plutôt de la ministre du droit des femmes), n'est pas vraiment à mon goût.
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MessageSujet: Re: Contrôler à tout prix le corps des femmes   Contrôler à tout prix le corps des femmes EmptyVen 1 Nov - 20:55

Eurynome a écrit:


J'avoue que la position du gouvernement là-dessus (enfin, plutôt de la ministre du droit des femmes), n'est pas vraiment à mon goût.
Pareille.
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Ysaline de Montmirail
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MessageSujet: Re: Contrôler à tout prix le corps des femmes   Contrôler à tout prix le corps des femmes EmptySam 2 Nov - 18:34

Et que fait-on des sites pornos destinés à exciter les mâles en rut ?
Une fois le mâle excité, que fait-il ?

Et puis si le racolage sur la voie publique est interdit, va-t-on aller fouiner au domicile de "masseuses" et d'escort-girls offrant leurs services sur le net ?

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MessageSujet: Re: Contrôler à tout prix le corps des femmes   Contrôler à tout prix le corps des femmes EmptySam 2 Nov - 20:40

Héhéhé...
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Eurynome
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MessageSujet: Re: Contrôler à tout prix le corps des femmes   Contrôler à tout prix le corps des femmes EmptyDim 3 Nov - 16:07

Après, les seuls os qu'on a à ronger, c'est les déclarations de la ministre du droit des femmes, soit, de la communication pure.
Tant qu'on aura pas ledit texte sous les yeux, il est difficile de juger... même si la première impression est franchement désagréable.pale 
Faut dire que ce serait l'occasion de remettre à plat toute la législation sur la prostitution, donc, loin d'être une mauvaise chose en soi.
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MessageSujet: Re: Contrôler à tout prix le corps des femmes   Contrôler à tout prix le corps des femmes EmptyDim 3 Nov - 19:35

En Allemagne, donc, les prostituées sont déclarées, payent des impôts et bénéficient des droits sociaux (santé etc...). Pas parfait, mais certainement moins hypocrite et plus efficace...
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MessageSujet: Re: Contrôler à tout prix le corps des femmes   Contrôler à tout prix le corps des femmes EmptyDim 3 Nov - 20:31

Et pourtant, on n'a eu de cesse de nous répéter à longueur de journée, "Faut tout faire comme les allemands"...Laughing
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MessageSujet: Re: Contrôler à tout prix le corps des femmes   Contrôler à tout prix le corps des femmes EmptyLun 4 Nov - 12:54

La revue Causeur a lancé la polémique sur la pénalisation des clients de la prostitution avant même que la proposition de loi de Maud Olivier (PS) soit débattue à l'Assemblée nationale. Or la question en jeu vaut mieux que cette polémique.
Moi-même, en dépit de maintes embûches, j'ai réussi à faire voter en mars dernier au Sénat une proposition de loi abrogeant le délit de racolage. Le texte de Maud Olivier entérine cet acquis mais y ajoute la pénalisation des clients. Le déjà "fameux" manifeste des "343 salauds" (il semble qu'il ne soient que 18) s'est accroché à cela. Il n'honore ni ses auteurs, ni ses signataires, ni les hommes en général. Il n'est pas - il n'est surtout pas - une vraie défense des personnes prostituées. Rien qu'un texte d'autosatisfaction paternaliste, derniers feux d'un sexisme qu'on aurait aimé révolu.

Cela dit, du côté du Parlement, à l'Assemblée et au Sénat, depuis 2011, les rapports pleuvent. Trois en tout dont deux datant de ce dernier trimestre. Ce qu'on constate en les lisant, c'est que leurs auteurs sont dès le départ convaincus que le seul objectif à poursuivre est la nécessaire éradication de la prostitution, au nom de principes pas toujours clairement définis, mais qui sont censés sauter aux yeux. Pour émanciper les femmes, supprimons la prostitution ! Voilà l'idée.

Le rapport de M. Geoffroy (2011) comme celui de Mme Olivier (2013) préconisent la pénalisation des clients. Comme si la morale bourgeoise, gauche et droite confondue, revenait au galop, au même rythme endiablé que la crise économique. Hélas, ces rapports doivent beaucoup à l'idéologie de leurs auteurs et reflètent pour l'essentiel des points de vue institutionnels. Dans les listes des personnes auditionnées, les prostituées ne sont pas nombreuses. Comme si elles étaient des mineures ou des sous-citoyennes dont l'avenir ne pouvait être décidé que d'en haut.

C'est aux personnes prostituées que je souhaiterais donner la parole. Je les rencontre souvent pour tenter de mieux comprendre ce qu'elles pensent elles-mêmes de la prostitution. Mardi dernier, j'ai invité Gabrielle Partenza, prostituée traditionnelle à la retraite, fondatrice et présidente de l'ANA (Avec Nos Aînées), une association qui s'occupe des prostituées âgées, à venir discuter avec moi au Sénat. J'ai passé un long moment avec elle. Cette femme menue, à la voix rauque, au verbe haut et à l'intelligence aiguë, je l'ai simplement écoutée. Sans la juger. Vous retrouverez ci-dessous de longs extraits de notre conversation.

Elle et moi, nous sommes convaincues qu'il faut combattre sans faiblir la traite des femmes et des mineures, et les réseaux de proxénétisme. Les prostituées dont elle parle, dites "traditionnelles", travaillent en général à leur compte. Et sont françaises.
Ce mercredi à 15h, au Sénat, salle René Coty, j'organise autour de la question de la pénalisation des clients un après-midi de débat avec des associatifs, des historiens, des sociologues et des personnes prostituées. Ce débat se tiendra devant la presse et sera public (inscription obligatoire à e.benbassa@senat.fr). Le témoignage de Gabrielle Partenza, ci-dessous, en est un peu l'introduction.

Gabrielle Partenza, vous semblez très en colère...
Ce qui m'a mise très en colère, c'est Madame Najat Vallaud-Belkacem, qui ne connaît rien à rien, qui ne sait pas de quoi elle parle, et qui se permet, je ne sais pas à quel titre, de parler de pénaliser les clients. Je ne pense pas qu'elle soit Dieu le père pour pénaliser, punir, interdire.
J'ai remarqué une chose (ça fait longtemps que je suis dans les circuits) : s'attaquer à la prostitution, c'est ce qu'il y a de plus facile. Quand on sait qu'il y a tant d'autres sujets de préoccupation, le chômage, la précarité... Il y a peut-être autre chose à faire dans notre pays que de s'occuper de la prostitution.
Reste qu'il y a, en France, un terrible amalgame entre l'esclavage de femmes par les réseaux et la prostitution que nous pratiquons, nous, les traditionnelles. Les prohibionnistes jouent sur cet amalgame. Les traditionnelles sont des femmes indépendantes qui ont choisi de se prostituer. De quel droit les prohibitionnistes s'immiscent-ils dans la vie de citoyennes ?

Est-ce pourtant un métier comme un autre?
Ce n'est pas un métier comme un autre, mais c'est un métier. C'est un métier qui s'apprend, qui se respecte, d'abord. Ce n'est pas un métier facile, c'est un métier très difficile. Effectivement, on gagne de l'argent, mais on ne l'a pas volé. On le gagne durement. Et ces bonnes femmes qui n'y connaissent rien, qui ne daignent même pas avoir un entretien avec des prostituées, je leur interdis de parler pour ne rien dire. En fait, elles parlent pour nous, sans savoir. Et pondent des projets de lois. Veulent pénaliser les clients. Elles veulent éradiquer la prostitution, mais elles rêvent. Najat Vallaud-Belkacem rêve, elle aussi.

Pourquoi?
Vous savez depuis combien de temps existe la prostitution?

Ce n'est pas une raison...
Si, c'est une raison. D'autres ont voulu le faire avant elle. Moi, j'ai une longue histoire avec la prostitution. Avant moi, ma mère était prostituée. Qu'est-ce qu'on va faire de ces personnes qui ne demandent rien, qui travaillent librement, indépendamment ? On va leur donner le RSA? Mais elles l'ont déjà. Elles n'ont pas attendu, elle l'ont demandé.
Si elles arrêtent, on leur donne quoi en échange? C'est gentil de dire "on va éradiquer, on va pénaliser". On va ajouter à la misère grandissante en France une misère supplémentaire. Ces femmes, comment vont-elles faire pour nourrir leurs enfants? Elle n'ont pas de métier propre entre leurs mains. C'est une ineptie totale.
Qu'on s'occupe de la traite des êtres humains, je suis d'accord. Ça aurait dû être fait depuis longtemps, et avec plus de vigueur. J'ai travaillé au Bus des femmes. On avait à l'époque demandé des centres d'hébergement pour ces filles esclavagisées par des réseaux de proxénètes. Nous n'avons eu aucune réponse.
Aujourd'hui, on veut pénaliser les clients, éradiquer la prostitution. On ne va rien éradiquer du tout. On va forcer les femmes prostituées à se cacher de plus en plus, à se mettre de plus en plus en danger. C'est tout ce qu'on va gagner. Il y aura quelques morts de plus. Comme dit la police, ce ne sera qu'une pute en moins.
C'est extrêmement dangereux ce qu'on est en train de faire. Les prostituées ne vont pas arrêter leur activité du jour au lendemain. Déjà qu'elles gagnent seulement un peu plus que le SMIC, elles vont faire ça à la sauvette, elles vont se mettre en grand danger. Elles y sont déjà.

Si vous veniez d'un milieu plus favorisé est-ce que vous seriez devenue prostituée ?
Ce n'est pas déjà seulement une histoire d'argent. Quand j'étais enfant, j'avais un rêve : devenir médecin. Mais personne dans ma famille n'a voulu que je fasse ce métier. Les seules études que j'ai faites, je les ai faites toute seule. A treize ans, on m'a mise à l'usine. Puis on m'a placée comme bonne à tout faire. Un jour j'ai dit stop. S'il n'y a pas d'autre sortie possible, je vais me prostituer.
La prostitution, avant l'argent, c'est la liberté. La liberté de se lever quand on veut, de se coucher quand on veut, d'aller travailler si on veut. Ne pas avoir de patron, bien sûr, pour celles qui ne sont pas maquées.
Mon credo, c'était la liberté. Les femmes qui travaillaient à mon époque, nous avions toutes ce même discours. L'argent venait après la liberté. Oui, on a gagné de l'argent, mais ce n'était pas primordial. Ce n'est pas ça qui nous intéressait. Et pourtant, à l'époque, il y avait encore beaucoup d'argent. On a gagné de l'argent et on l'a bouffé. On l'a dépensé joyeusement. On ne l'a pas mis de côté. Pour quoi faire? Pour que le fisc nous le prenne?
On a eu probablement tort. Mais je ne le regrette pas.

Vous, vous étiez indépendante et vous n'aviez pas de proxénète, n'est-ce pas?
Non, non (elle rit). Moi, je ne connais que la prostitution de rue. Beaucoup de ces prostituées de rue ont voulu avoir un proxénète. On voulait être "mariée", comme on disait élégamment. On ne les appelait pas les proxos, mais les "maris". Quand elles se séparaient d'un, elles en prenaient un autre immédiatement. Avoir un homme, ça faisait bien. Beaucoup de filles sont tombées amoureuses de mauvais garçons. Et se sont trouvées dans de mauvaises situations. Nous, les traditionnelles, on a aidé pas mal d'entre elles à s'en sortir. Ça ne se faisait pas à l'époque de ne pas avoir un mac...

Est-ce qu'aujourd'hui beaucoup de femmes travaillent sans proxénète?
Les femmes qui travaillent sur internet sont plutôt indépendantes. Quant aux femmes qui sont dans la rue, il y en a aussi malheureusement de très âgées, elles n'ont plus de proxénète, et pour cause. Pour les plus jeunes, ça a plutôt disparu. Ce sont surtout les étrangères qui sont sous la coupe de proxénètes.

Donc vous n'avez pas eu de proxénète?
Ai-je une tête à en avoir? Moi, j'avais une clientèle très spéciale. Je faisais beaucoup de maso. Pratiquement que ça.

Que craignez-vous avec la pénalisation des clients?
Moi, je ne crains rien, je n'exerce plus. Après tout, je m'en fous. Moi, je me soucie des copines. Elles ont peur. Si cette loi passe, moi, je me dis : qu'est-ce qu'elles vont devenir les copines? Ça ne doit pas passer. Ça ne passera pas.

La proposition de loi de la députée Maud Oliver et de ses collègues socialistes n'est pas entièrement mauvaise. Elle comporte des articles pour la réinsertion des personnes prostituées, leur formation...
Vous y croyez?

Je ne sais pas, je voudrais bien y croire...
J'ai fait il y a quelque temps une formation à l'Hôpital Bichat, je suis sortie avec un diplôme de médiatrice en santé publique. Cette formation ne m'a pas permis d'avoir un travail. Elle ne m'a rien donné. Alors vous savez, les formations...
On gagne du temps. Quand on voit le taux de chômage des jeunes, si une personne moins jeune va se présenter avec une formation de ceci ou de cela, avec un trou de vingt ans dans son CV, on va lui rire au nez, à l'ANPE (l'actuel Pôle Emploi)...
Beaucoup de filles sont très conscientes de la situation. Beaucoup viennent me voir, me disent qu'elles veulent arrêter et me demandent ce qu'elles peuvent faire. On me demande si mon association peut les aider. Moi, je n'ai pas de financement suffisant pour ça. Je leur dis : si tu veux arrêter, va faire des ménages. Moi aussi, j'ai fait les ménages.
Alors on veut éradiquer la prostitution, mais il n' y a pas de travail. Et une fois la formation faite, il n'y en a toujours pas.

Est-ce que vous êtes pour une règlementation de la prostitution, comme en Allemagne, avec des maisons closes?
Non. Qui dit maisons closes, dit maisons et closes.

Comme vous le savez, les personnes prostituées n'ont pas de pension. Qu'est-ce que vous préconisez?
Elles ont le minimum vieillesse. Ce que j'ai moi aussi. Il y a pas mal d'associations qui s'occupent de la prostitution, mais on ne dit pas assez à ces femmes qu'elles ont des droits. Dont celui de toucher le minimum vieillesse. L'association que j'ai fondée, l'ANA (Avec Nos Aînées), les aide à connaître leurs droits. Je vais sur le terrain pour faire ce travail. J'ai une permanence, mon assoc a aidé neuf vieilles prostituées à arrêter de travailler. Nous avons monté les dossiers pour qu'elles reçoivent le minimum vieillesse. Ce n'est pas beaucoup d'argent, mais c'est déjà ça.

Est-ce qu'elles arrivent à vivre avec ces 700 euros et quelques ?
Dès qu'elles reçoivent leur premier mois de minimum vieillesse, elles arrêtent net de travailler. Quand on a 85 ans, qu'on est remplie de rhumatismes, percluse de douleurs en plein hiver au bois de Boulogne, on a du mal à tenir. Elles vivent à l'hôtel, paient 28 euros par jour, elles ne mangent pas. Je travaille avec la Croix Rouge qui les soigne gratuitement. Je leur dis qu'elles peuvent se soigner, elles ne le savent pas. Beaucoup de ces femmes sont en mauvais état parce qu'elles ne mangent pas à leur faim. En 2010, avec une équipe, nous avons détecté quelques cas de tuberculose. J'ai contacté la DGS (Direction générale de la Santé), qui ne m'a même pas répondu.

Est-ce que vous pensez qu'avec la pénalisation des clients la prostitution disparaîtra?
Non. Quelle que soit la forme que pourra prendre la prostitution, elle ne disparaîtra pas.

Pourquoi un grand nombre de féministes sont-elles abolitionnistes ?
J'ai entendu tellement de discours stupides... La prostitution serait une atteinte à l'intégrité de la femme. La prostituée serait la victime des clients. Il n'y a pas plus respectueux qu'un client. Nous dérangeons parce qu'il s'agit de sexe et d'argent. Si les prostituées ne prenaient pas de l'argent, on dirait qu'elles sont des saintes. Elles seraient de pauvres filles, analphabètes, vicieuses...
Certaines étaient de bons milieux, elles avaient tellement marre de leur famille et de l'ordre qui y régnait qu'elles se sont révoltées et ont choisi la prostitution. Les parents font tellement pression sur leurs enfants pour qu'ils réalisent leurs rêves que parfois les enfants s'envolent et qu'on les retrouve sur le trottoir. Les filles de l'avenue Foch ne sont pas issues de milieux modestes. Il y a bien sûr celles qui travaillent à Barbès... Celles qui travaillent sous la coupe de réseaux, comme les Nigérianes.
Moi je parle des traditionnelles. C'est elles que je défends. Celles qui veulent exercer la prostitution. Elles ne doivent rien à personne. Les autres, lorsqu'elles doivent ramener tant par jour, elles n'ont pas le choix, c'est autre chose. J'espère qu'un jour, on aura le courage de prendra à bras le corps la question de la traite humaine. Il faut se battre avec force contre cela.

Quel message passeriez-vous aux féministes qui souhaitent abolir la prostitution au nom de l'émancipation de la femme?
Je dirais d'abord que les prostituées sont émancipées. Totalement émancipées. Beaucoup plus que des femmes mariées. Qu'elles aillent sur le terrain ne serait-ce qu'un mois, ces féministes, qu'elles voient ce que c'est, sans passer à l'acte. Elles n'en reviendraient pas de voir la courtoisie des clients. Les rapports qui demandent la pénalisation des clients, ce ne sont pas des rapports faits par des prostituées. Celles-ci ont peur de la pénalisation. Si demain ça passe et que les clients ne viennent plus nous voir, qu'allons-nous devenir ? disent-elles. Effectivement qu'est-ce qu'elles vont devenir? Les petites mamies qui continuent à se prostituer, que vont-elles devenir elles aussi, sans retraite, sans rien? Si on interdit à ces femmes de se nourrir, elles vont mourir. C'est vraiment stupide de pénaliser les clients.
Source:http://www.huffingtonpost.fr/esther-benbassa/vu-du-senat-44-elles-veul_b_4210676.html?utm_hp_ref=france
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MessageSujet: Re: Contrôler à tout prix le corps des femmes   Contrôler à tout prix le corps des femmes EmptyLun 4 Nov - 14:08

Eurynome a écrit:
Et pourtant, on n'a eu de cesse de nous répéter à longueur de journée, "Faut tout faire comme les allemands"...Laughing
Ca dépend qui ! On a aussi eu droit de la part de politiciens particulièrement fins et subtils aux références inévitables au III reich...
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Eurynome
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MessageSujet: Re: Contrôler à tout prix le corps des femmes   Contrôler à tout prix le corps des femmes EmptyVen 15 Nov - 12:36

Après le fiasco médiatique du manifeste des 343 salauds, c'est au tour d'une pétition de rassembler plusieurs signatures, une soixantaine en tout, contre le projet de loi de pénalisation du client, nous informe Le Point.

À l'origine de cette initiative, le chanteur et navigateur Antoine, connu pour son engagement en faveur des droits des travailleurs du sexe. Et parmi les signataires, plusieurs célébrités bien connues du grand public à l'instar de Florence Arthaud, Alain Souchon, Mickey 3D, Mireille Darc, Chantal Goya, Raphael, Thomas Dutronc, Catherine Deneuve ou encore Line Renaud.

Différence notable avec les "salauds" et leur slogan "touche pas à ma pute", la pétition d'Antoine rassemble également des femmes. Et si le chanteur Antoine figurait bien parmi les signataires du manifeste polémique, l'objectif de cette nouvelle pétition est de corriger le tir. 

Objectif: proposer un débat apaisé sur le projet de loi des socialistes de pénalisation du client. Les signataires ne s'engagent que sur une phrase, indique le site internet du Point:
"Sans cautionner ni promouvoir la prostitution, nous refusons la pénalisation des gens qui se prostituent et de ceux qui ont recours à leurs services, et nous demandons l'ouverture d'un vrai débat sans a priori idéologique."
Le leitmotiv du chanteur? "Rendre aux personnes qui se prostituent les mêmes droits qu'aux autres travailleurs".

Le chanteur s'insurge par ailleurs contre le chiffre avancé par la ministre du Droit des femmes Najat Valaud-Belkacem et la plupart des associations "abolitionnistes" de 90% de prostitution forcée.
D'après Antoine, ce chiffre serait largement surévalué et "oublie les autres formes de prostitution, comme celles qui existent par exemple sur Internet, et sur lesquelles il n'existe aucune statistique", autant d'affirmations appuyées par le rapport de l'Inspection générale des affaires sociales qui mettrait clairement en doute le chiffre de 90%.
"En France, dès qu'on parle des prostituées, on nous dit que l'immense majorité d'entre elles sont victimes des mafias. Mais aucun chiffre réel n'existe," affirme-t-il, toujours sur le site internet du Point.
Le chanteur estime surtout que le débat a été biaisé par la mission d'information parlementaire réalisée sous la houlette du député Guy Geoffroy et le groupe de travail de la députée Maud Olivier "qui partent du principe contesté que toute prostitution est une violence".

Antoine, qui revendique de nombreux amis prostitués, ne voit pas les choses de cette manière. Le chanteur estime que la prostitution doit être considérée comme un véritable métier. "Il y a des personnes qui exercent depuis trente ou quarante ans et qui ont des habiletés spéciales, une véritable expertise," affirme-t-il.
En 2012, le chanteur avait publié un livre sur la question. Son titre: Délivrez-nous des dogmes.
Source:http://www.huffingtonpost.fr/2013/11/14/prostitution-antoine-petition-penalisation-client_n_4275573.html?utm_hp_ref=france
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MessageSujet: Re: Contrôler à tout prix le corps des femmes   Contrôler à tout prix le corps des femmes EmptyMar 19 Nov - 21:41

Elisabeth Badinter, 69 ans, est philosophe. Elle a souvent pris des positions à contre-courant sur les grands sujets de débats parmi les féministes : opposée à la loi sur la parité en 2000, elle est favorable à la grossesse pour autrui sous certaines conditions. Dans son dernier ouvrage, Le Conflit : la femme et la mère (Flammarion, 2010), elle dénonçait le retour du naturalisme et de la culpabilisation des mères.

Qu'avez-vous pensé de l'appel des "343 salauds", qui s'opposent à la pénalisation des clients de prostituées au nom du respect de la liberté ?
C'était une intervention nécessaire, car je suis frappée du silence des hommes dans ce débat. Deux catégories d'individus ne s'expriment pas : les hommes, prochaines cibles de la loi, et les prostituées. La forme était contestable. Mais je n'ai pas de critiques sur le fond.

Pourquoi êtes-vous défavorable à la pénalisation des clients de prostituées ?
La pénalisation, c'est la prohibition. Je préfère parler de prohibition plutôt que d'abolitionnisme, car c'est l'objectif des auteurs de la proposition de loi. Ils font référence à l'abolition de l'esclavage ! La vente d'un individu n'est pas comparable à la prostitution, qui est une mise à disposition de son corps à des fins sexuelles, que l'on peut accepter ou refuser dès lors que l'on n'est pas prisonnière d'un réseau. Leur argument est qu'il faut tarir la demande pour qu'il n'y ait plus d'offre. Je n'arrive pas à trouver normal qu'on autorise les femmes à se prostituer, mais qu'on interdise aux hommes de faire appel à elles. Ce n'est pas cohérent et c'est injuste.
La deuxième raison de mon opposition est que l'on prétend qu'il n'y a que la prostitution esclavagiste, dominée par les réseaux, où les femmes n'ont pas moyen de dire non. Mais il y a aussi des indépendantes et les occasionnelles, qui veulent un complément de ressources. Leur interdire de faire ce qu'elles veulent avec leur corps serait revenir sur un acquis du féminisme qui est la lutte pour la libre disposition de son corps. Même si c'est une minorité de femmes. Ce n'est pas une affaire de quantité mais de principe.

L'Etat ne doit-il pas dire ce qui est acceptable ou non, comme lorsqu'il interdit la vente d'organes ou fixe un salaire minimum ?
La vente d'organes est une mutilation définitive, le salaire minimum permet de lutter contre la misère. Ce n'est pas comparable. Sous prétexte de lutter contre les réseaux, c'est la prostitution qu'on veut anéantir. L'Etat n'a pas à légiférer sur l'activité sexuelle des individus, à dire ce qui est bien ou mal. Où commence et où finit la prostitution ? Combien de femmes ou d'hommes sont en couple pour l'argent ? Personne ne songe à aller y voir. On ne parle jamais de la prostitution masculine. Il y a aussi une misère sexuelle féminine et des femmes qui font appel à des prostitués. Il n'est plus alors question de domination masculine dénoncée par les auteurs de la loi.
Source:http://www.lemonde.fr/societe/article/2013/11/19/prostitution-l-etat-n-a-pas-a-legiferer-sur-l-activite-sexuelle-des-individus_3516107_3224.html
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MessageSujet: Re: Contrôler à tout prix le corps des femmes   Contrôler à tout prix le corps des femmes EmptyMar 26 Nov - 20:52

Triple post, décidément.^^

Pénaliser les clients. Telle est la mesure phare de la proposition de loi qui sera examinée mercredi 27 et vendredi 29 novembre à l'Assemblée nationale. Elle n'a d'ailleurs pas manqué de créer la polémique avec plusieurs pétitions de personnalités qui s'y opposent. Cette disposition n'est pourtant pas la seule contenue dans ce texte, présenté par les députées socialistes Maud Olivier (Essonne) et Catherine Coutelle (Vienne).

Soutenue par la ministre des Droits des Femmes Najat Vallaud-Belkacem et sa collègue de la Santé Marisol Touraine, cette proposition de loi entend plus globalement "responsabiliser" les clients de prostitués et "renforcer la protection des victimes de la traite des êtres humains et du proxénétisme". Au final, le gouvernement ne se cache pas de vouloir abolir la prostitution. Le HuffPost vous propose d'entrer plus en détail dans ce texte.

Pénalisation des clients
C'est l'autre point polémique de la proposition de loi: il entend supprimer le délit de racolage public. Il a été instauré en 2003 par Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur. Il entendait ainsi réduire les troubles à l'ordre public. Il promettait aussi, grâce à l'interpellation des prostitué(e)s interpellé(e)s de recueillir des informations sur les réseaux de prostitution. Ce point est aujourd'hui défendu par son successeur Manuel Valls: "Ce délit aide à la connaissance des réseaux. La prise d'empreintes via la garde à vue, les auditions, les infiltrations numériques, permettent d'agréger toute une série de renseignements indispensables", a-t-il affirmé le 14 novembre dernier.

Néanmoins selon le ministre socialiste, "il est difficile aujourd'hui d'affirmer un lien certain entre le nombre de faits de racolage public constatés et le démantèlement des réseaux de proxénétisme". L'an dernier, 52 réseaux ont été démantelés et 2679 faits de racolages ont été constatés débouchant sur 1668 gardes à vue. "La recherche de renseignements ne peut justifier à elle seule la survie du délit de racolage public", reconnait Manuel Valls qui estime cependant qu'il "faudra obtenir ces renseignements par d'autres moyens".

Au final, la promesse de campagne de François Hollande devrait être tenue. Au printemps dernier, le Sénat avait déjà abrogé le délit suite à une proposition de loi de la sénatrice Esther Benbassa. Ce texte n'avait cependant jamais été présenté à l'Assemblée.

Protection des victime et lutte contre le proxénétisme
Le texte original de la députée Maud Olivier prévoyait déjà des mesures pour "assurer l'accès aux droits des personnes prostituées": huit-clos lors des procès pour proxénétisme et possibilité pour les associations de se porter partie civile lors des procès. Une commission spéciale de l'Assemblée "a enrichi le texte à plusieurs égards", se félicite la parlementaire.

Ainsi, un article relatif "à la protection des victimes de traite, de proxénétisme ou de recours à la prostitution" a été intégré à la future loi. Plusieurs propositions pourront être faites à ces personnes pour leur permettre de témoigner en s'exposant le minimum à des représailles. En cas de plainte contre un réseau mafieux, le témoignage pourra être anonyme, la victime pourra prendre une identité d'emprunt et donner comme adresse celle du commissariat.

Pour lutter en amont contre le proxénétisme, l'article 1 de la proposition de loi prévoit le blocage sans autorisation judiciaire de sites internet de proxénétisme hébergés à l'étranger. "Lorsque des sites internet hébergés à l'étranger contreviennent à la loi française contre le proxénétisme et la traite des êtres humains, les fournisseurs d'accès internet devront empêcher l'accès à leurs services", est-il écrit. Sauf que cette disposition est attentatoire aux libertés, estime le Conseil national du numérique, un organe consultatif indépendant qui a rendu vendredi 22 novembre un avis défavorable.

Par ailleurs, "partant du constat que les phénomènes de proxénétisme et de traite des êtres humains ont une envergure européenne voire internationale", les députés demandent au gouvernement de les tenir informer de "toutes les actions de coopération européenne et internationale engagées par la France dans le but de renforcer l'efficacité de la lutte contre les réseaux de traite des êtres humains et de proxénétisme".

Accompagnement social des prostitué(e)s
Aider les personnes prostituées à sortir de cette condition est l'ultime enjeu de cette proposition de loi. Pour cela, un parcours de sortie de la prostitution est créé: il pourrait déboucher sur un accompagnement socio-sanitaire, des formations voire la mise à disposition d'un logement et la délivrance d'un revenu de substitution.
De plus, une autorisation provisoire de séjour de six mois pourrait être "octroyée aux personnes prostituées ayant cessé l’activité de prostitution et engagées dans le parcours de sortie créé par la proposition de loi, afin de favoriser leur insertion", explique la députée Maud Olivier. La commission spéciale a adopté un amendement qui permettrait de renouveler au moins une fois cette autorisation.
"Il est nécessaire que leur droit au séjour soit moins favorable" que celui reconnu aux personnes qui dénoncent leurs réseaux mafieux, a néanmoins nuancé Manuel Valls. "Chaque année, une cinquantaine de femmes sont ainsi régularisées", précise le ministre de l'Intérieur. Mais pour lui, la proposition de loi telle qu'elle est écrite pourrait mettre en péril la lutte contre les réseaux: "Demain nous n'aurons plus aucun témoignage", met-il en garde. De quoi promettre des séances agitées dans l’hémicycle, et pas seulement au sujet de la pénalisation des clients.
Source: http://www.huffingtonpost.fr/2013/11/22/loi-prostitution-clients-penalises-autres-mesures_n_4324289.html?utm_hp_ref=france

Citation :
C'est l'autre point polémique de la proposition de loi: il entend supprimer le délit de racolage public.
Logique, la Gauche et les associations de travailleurs du sexe avait dénoncé ce texte comme étant contre-productif, en plus d'être flou et sujet à interprétation. Le problème, c'est que la pénalisation du client est encore plus restrictive que l'interdiction aux prostituées de proposer leurs services: le délit de racolage peut être contourné via Internet, alors que la pénalisation des clients...
Citation :
Le texte original de la députée Maud Olivier prévoyait déjà des mesures pour "assurer l'accès aux droits des personnes prostituées": huit-clos lors des procès pour proxénétisme et possibilité pour les associations de se porter partie civile lors des procès. Une commission spéciale de l'Assemblée "a enrichi le texte à plusieurs égards", se félicite la parlementaire...
Ah! Une agréable surprise. Avec la suppression du délit de racolage, même si le fond de la loi est franchement vicié, on peut dire que tout n'est pas à jeter.
Citation :
Pour lutter en amont contre le proxénétisme, l'article 1 de la proposition de loi prévoit le blocage sans autorisation judiciaire de sites internet de proxénétisme hébergés à l'étranger.
Ça, c'est plus inquiétant. Non pas que la lutte contre le proxénétisme soit aberrant... mais l’amalgame entre prostitution et proxénétisme ne présage rien de bon. Surtout si la loi n'entend pas revoir la définition de "proxénétisme".
Citation :
Aider les personnes prostituées à sortir de cette condition est l'ultime enjeu de cette proposition de loi. Pour cela, un parcours de sortie de la prostitution est créé: il pourrait déboucher sur un accompagnement socio-sanitaire, des formations voire la mise à disposition d'un logement et la délivrance d'un revenu de substitution.
Les chômeurs ont un système de ce genre. Ça aide à survivre mais ça n'a JAMAIS garantie un emploi.
A la limite, ça peut aider les personnes qui se prostituent parce qu'elles ont besoin d'un complément de revenu et les victimes passées de l'esclavage sexuel mais ça ne sera d'aucune utilité aux professionnel(les) du sexe.
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MessageSujet: Re: Contrôler à tout prix le corps des femmes   Contrôler à tout prix le corps des femmes EmptySam 7 Juin - 11:57

Et de quatre!

"Il y a tout juste un an, 200 prostituées manifestaient à Paris pour protester contre le projet de loi de Najat Vallaud-Belkacem. La ministre des Droits des femmes envisageait de pénaliser les clients des prostituées ce qui n'était pas du tout du goût du STRASS (le syndicat du travail sexuel) qui avait appelé à une grande manifestation des travailleurs du sexe. 

Depuis, le projet de loi a été adopté à l'Assemblée nationale par 268 députés, c'était le 4 décembre dernier, ce qui a donné lieu notamment au "manifeste des 343 salauds".

Un an après, le projet de loi est toutefois bloqué, au Sénat, qui n'avance plus sur ce thème, ce qui inquiète vivement le porte-parole du Mouvement du nid, Grégoire Théry, un partisan de la disparition de la prostitution, qui dénonce un manque de volonté politique du gouvernement français et que nous avons interrogé."
Source: http://www.huffingtonpost.fr/bruno-donnet/prostitution-un-an-apres-la-manifestation-contre-le-projet-de-loi-de-najat-vallaud-belkacem_b_5459924.html?utm_hp_ref=france

Faut dire qu'on en entend pas beaucoup parler, de ce projet de loi...
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MessageSujet: Re: Contrôler à tout prix le corps des femmes   Contrôler à tout prix le corps des femmes EmptySam 24 Sep - 11:26

Et de cinq (et un beau déterrage, aussi)!

A en croire cet article, la loi a été finalement voté.
Pas entendu parler mais faut avouer que ce débat est resté relativement discret.

"Depuis avril, les clients en France sont passibles d'une amende de 1500 euros, pouvant grimper à 3750 euros en cas de récidive."
Source: http://www.huffingtonpost.fr/2016/09/22/prostituee-site-client_n_12135172.html?utm_hp_ref=france

Bon, ben, maintenant que c'est en place, reste plus qu'à voir les retombées de ce texte dans quelques années. Et comme je n'ai pas l'impression que ce sujet intéresse beaucoup de politiques...
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MessageSujet: Re: Contrôler à tout prix le corps des femmes   Contrôler à tout prix le corps des femmes EmptyDim 23 Juil - 6:54

Et encore un déterrage. C'est plus de la nécromancie, ça devient carrément de la paléontologie.

"La conférence scientifique internationale contre le sida se tient à Paris du 23 au 26 juillet 2017. C’est l’occasion de communiquer sur les avancées thérapeutiques contre la maladie, et beaucoup s’en saisissent pour mettre en avant un nouvel objectif dit de «3×90» ; c’est-à-dire, 90% de personnes séropositives qui connaissent leur statut sérologique grâce à une offre de dépistage généralisée, 90% de personnes connaissant leur statut sérologique mises sous traitement ARV (antirétroviral), et 90% de personnes sous traitement ayant une charge virale indétectable, devenant ainsi non contaminants pour leurs partenaires.

Dans le monde merveilleux des statisticiens et des politiques, cela suffit pour rêver de la fin du sida ; ou du moins, un monde dans lequel les contaminations reculeraient suffisamment pour pouvoir à terme, au bout de plusieurs années, voir disparaitre enfin l’infection à VIH. Ces objectifs sont pour l’instant inatteignables dans la majorité des pays de la planète qui n’ont pas, ou pas suffisamment accès, ni aux dispositifs de dépistage ou de mesure de la charge virale, ni au traitement pour tous, ni à une offre de soins suffisante.
En revanche dans les pays riches, l’objectif des «3×90» est bien plus facilement atteignable. A Paris, on y est déjà presque, et c’est évidemment un motif de gloire pour notre maire qui adore présenter Paris comme une «capitale mondiale» de tout et n’importe quoi. Depuis plusieurs mois déjà est en place un programme «Paris sans sida» visant à atteindre cet objectif des «3×90». Or, comment atteindre ce «3×90» chez les travailleurSEs du sexe, considéréEs comme population clé par l’ONUSIDA ?

Cela risque d’être bien difficile étant donné la situation actuelle. Avec la nouvelle pénalisation des clients, soutenue par la maire de Paris, et toutes les autres politiques répressives menées directement ou sous l’encouragement de celle-ci, à savoir : arrêtés municipaux sur les Bois de Boulogne et Vincennes, harcèlement policier à Belleville et dans les quartiers où travaillent des femmes migrantes, avec envoi en centre de rétention des sans papiers, et mise sous scellé des appartements ; l’impact sur la prévention et la santé est réel. Côté Ile de France, ce n’est guère mieux, puisque la région a voté la suppression d’une aide aux transports aux sans papiers qui était cruciale pour se rendre vers les centres de dépistage, les CAARUDs, les locaux associatifs, etc.

Toute pénalisation crée des phénomènes de déplacements et une perte de contact et de suivi avec les associations de santé communautaire. L’accompagnement au dépistage et aux soins est donc plus difficile. La pénalisation accroit la précarisation des travailleurSEs du sexe, accentuant ainsi le pouvoir de négociation des clients, et il est plus difficile d’imposer le port du préservatif. La mobilité accrue des travailleurSEs du sexe conduit à des ruptures de traitement ARV ou PrEP (prophylaxie pré-expostition) et empêche tout suivi sur le long terme. Les associations ne peuvent pas faire de prévention dans les établissements, salons de massage ou bars à hôtesses, où les préservatifs peuvent être utilisés comme preuve et mener à la fermeture du lieu de travail. Enfin, toute «aide à la prostitution» est considérée comme du proxénétisme, ce qui empêche les travailleurSEs du sexe de partager entre elles des informations précieuses pour leur santé et leur sécurité.

Mais ce n’est pas tout. En plus de cela, les associations de santé communautaire sont mises en concurrence et défavorisées par l’imposition de l’idéologie abolitionniste en France. Certains pouvoirs publics se sentent légitimés par la nouvelle loi à conditionner de plus en plus les subventions au fait de soutenir la pénalisation des clients et la «sortie de la prostitution». Le programme du Lotus bus de Médecins du Monde a ainsi déjà été menacé de coupe par le conseil de Paris. L’obtention d’agréments ou de reconnaissance d’utilité publique ne sont pas accessibles à moins de lutter contre la «prostitution». Le relais vers certaines structures comme l’hébergement d’urgence est priorisé aux associations abolitionnistes afin de s’assurer que les travailleurSEs du sexe aidées n’utilisent pas les lieux pour y travailler. Les associations de santé communautaires n’obtiennent que des financements issus de la lutte contre le sida, alors même que cette maladie est de plus en plus considérée comme chronique et que les budgets alloués ont tendance à baisser sur le long terme. Les financements sur les autres actions (accompagnement social, lutte contre les violences, discriminations) sont le plus souvent conditionnés au fait d’épouser l’idéologie abolitionniste.
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Cette idéologie abolitionniste rend cependant plus vulnérable les travailleurSEs du sexe. La conditionnalité de l’aide à la «sortie de la prostitution» inscrite dans la loi, et pratiquée déjà de longue date par certaines associations, pousse des travailleurSEs du sexe à se cacher, et à ne demander aucune autre aide en matière de santé, d’accompagnement et de suivi suite à des violences, ou pour tout autre sujet, afin de ne pas dévoiler le fait qu’elles continuent de travailler. La stigmatisation généralisée conduit à devoir passer sous silence le fait d’être travailleurSE du sexe, y compris au personnel médical, administratif, voisinage, banques, famille, proches, et de n’avoir confiance en personne. La parole des travailleurSEs du sexe est très souvent mise en doute, surtout lorsqu’elle ne se conforme pas au statut officiel de victime. Les travailleurSEs du sexe sont pathologisées et infantilisées. Cela a des conséquences dans les rapports avec la police et la justice, notamment dans l’accès aux droits ou le fait de pouvoir porter plainte suite à des violences.
Contrôler à tout prix le corps des femmes 62a46ef5eb19c8e6b33f2cc1198064e9
Il est pourtant prouvé scientifiquement que la décriminalisation du travail sexuel peut conduire à une baisse des infections VIH de 33 à 46%. D’après The Lancet, les pays qui décriminalisent ou légalisent le travail sexuel ont des prévalences au VIH moindres que les pays prohibitionnistes. La Haute Autorité en Santé affirmait quant à elle dans son rapport d’avril 2016 qu’ « il est envisageable que les politiques de pénalisation puissent être défavorables à la santé des personnes ». A contrario, en Nouvelle-Galles du Sud, Australie, aucun cas de transmission VIH n’a été répertorié depuis que le travail sexuel y a été dépénalisé en 1995.
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En attendant en France, l’épidémie VIH pourrait se porter bien chez les travailleurSEs du sexe puisqu’elle avance masquée. Interrogée à ce sujet, Florence Lot de l’INVS (Institut National de Veille Sanitaire) répond que « le problème est qu’il n’est pas possible de disposer de données d’incidence dans cette population, car elles ne sont estimées que par des méthodes mathématiques, nécessitant des données de départ (les découvertes de séropositivité VIH) et des effectifs suffisants. Or ces 2 conditions ne sont pas remplies. En effet, dans la déclaration obligatoire du VIH, l’information sur la situation de prostitution (actuelle ou passée) de la personne découvrant sa séropositivité n’est pas recueillie. C’est une donnée que les cliniciens peuvent éventuellement nous signaler sur la fiche ou la déclaration en ligne, mais de façon non systématique… ». Les autorités bénéficient donc d’un «pas vu, pas pris» et peuvent continuer comme si de rien était leur politique.
Néanmoins, en l’absence de donnée épidémiologique officielle, certaines observations peuvent être remontées des associations comme «données grises». Giovanna Rincon, directrice d’Acceptess-T, association de défense des personnes trans, a reçu une file active de 695 personnes en 2016. 90% des personnes trans accueillies par l’association sont travailleuses du sexe. Elle apporte deux indicateurs qui pourraient être en lien avec la nouvelle pénalisation des clients. Le premier est que sur environ 100 personnes séronégatives suivies depuis 2013, 5 sont devenues séropositives en 2017, alors qu’elles étaient toutes parvenues à rester séronégatives les années précédentes. Le deuxième indicateur est que parmi les personnes séropositives suivies par l’association, 15% ont fait face à une ou plusieurs interruptions de soins au cours de l’année écoulée à cause d’une mobilité accrue, clairement justifiée par les personnes concernées comme conséquence directe de la précarisation suscitée par la pénalisation des clients.

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Le relâchement du suivi nécessite à chaque fois une réouverture des droits et de l’accès aux soins. Les personnes reviennent en France en étant malades, avec parmi elles, des personnes séropositives suivies pourtant depuis de nombreuses années. Cela représente un vrai risque de co-infections et de comorbidités liées à l’infection au VIH, et en sachant que 40% déclarent avoir eu des rapports sexuels non protégés au cours de l’année. En conclusion, les travailleurSEs du sexe ont toutes les chances de faire partie des 10% restant de séropos non dépistées, non traitées, et dont la charge virale n’est pas contrôlée. La «fin du sida» ne concernerait donc que la dite «population générale» et sera toujours présent au sein des minorités les plus discriminées, exclues du droit commun, et pénalisées."
Source: http://ma.lumiere.rouge.blogs.liberation.fr/2017/07/21/paris-sans-sida-et-sans-les-putes/
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