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 Les équivoques de la lutte contre l'extrémisme

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Ysaline de Montmirail
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Ysaline de Montmirail


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MessageSujet: Les équivoques de la lutte contre l'extrémisme   Les équivoques de la lutte contre l'extrémisme EmptyJeu 3 Oct - 13:07

Les équivoques de la lutte contre l'extrémisme.


En 1879, considérant que les "grands événements politiques (...) sont recouverts par des épisodes insignifiants à côté desquels ils paraissent mesquins", Nietzsche disait de la presse, occupée quotidiennement "à crier, à étourdir, à exciter, à effrayer", qu'elle n'était guère que "la fausse alerte permanente qui détourne les oreilles et les sens dans la mauvaise direction (1)". Aujourd'hui l'on peut dire des médias qu'ils déversent une feinte indignation permanente à propos de la plupart des événements, petits ou grands.

Cette rhétorique de l'indignation morale est indissociable d'un usage démagogique de la dénonciation diabolisante impliquant une tactique de diversion ou d'aveuglement, souvent assortie d'un appel à la mise à l'écart des individus ou des groupes jugés suspects. De nombreux citoyens restent perplexes devant ces indignations à répétition, trop virulentes et trop insistantes pour n'être pas douteuses. Ces prêches accusatoires, véritables fabriques de suspects, deviennent eux-mêmes suspects. C'est pourquoi leur multiplication s'accompagne, dans le grand public, d'une flambée d'interrogations plus ou moins naïve, que traduisent ces quelques questions : Que veulent réellement les professionnels de l'indignation et de la dénonciation hyperboliques ? Que veulent-ils nous faire croire ? Où veulent-ils nous conduire ?

Cette théâtralisation de l'indignation permanente constitue le principal rituel de la profession médiatique qui, par la pression qu'elle exerce, contraint les acteurs politiques à suivre le mouvement. D'où cette euphorie dans la mise en spectacle, reprise en boucle, de la triade indignation-dénonciation-condamnation. D'où, plus profondément, l'impression que le monde tout entier, à chaque instant, est en guerre, une guerre polymorphe à visage criminel, et que la catastrophe est l'ordinaire de l'existence. Assister au spectacle de cette guerre en images est devenu l'équivalent d'une activité festive. La tension et l'agitation frénétique qui s'ensuivent, se renouvelant chaque jour, produisent un délicieux vertige chez les amateurs d'"actualités", qui forment désormais la majorité des humains, devenus des contemplateurs-consommateurs jubilatoires d'événements inquiétants, dont l'attribut principal est une sorte de nouveauté répétitive terriblement captivante. Le feuilleton mondial, grand récit sans intrigue centrale, continue sans interruption ni fin, par définition. Les spectateurs sont ainsi toujours tenus en haleine. Esthétisé, le cauchemar les conforte dans l'idée qu'ils vivent dans un monde chaotique et terrifiant, et qu'il n'y a rien à faire, ou pas grand-chose. Ils se consolent de savoir qu'ils sont embarqués pour le pire.

L'objet principal, ou la cible privilégiée, de ce dispositif polémique est ce qu'il est convenu de nommer "l'extrémisme". Mais, parmi les extrémismes sélectionnés par la machine médiatique, il en est un qui est systématiquement mis en avant et soigneusement mis en scène, du moins dans l'espace public occidental (ou occidentalisé), un extrémisme politique censé incarner le Mal absolu : l'extrémisme dit "de droite", ou "l'extrême droite". Tel est le nom commun de l'extrémisme qui fait le plus frémir, celui qui doit faire frémir pour que l'ordre règne, celui du Bien. Un extrémisme répulsif censé pourtant attirer, séduire, suborner, pour mieux contaminer ses victimes naïves. D'où, à titre défensif, la mise en place par les Bons d'un dualisme manichéen, que traduit, dans la rhétorique politicienne, la mythologie de la "ligne jaune" ou de la "ligne rouge", dénominations concurrentes de la frontière dangereuse qui sépare le monde du Bien et celui du Mal, le peuple des Bons et celui des Méchants. Pour un habitant d'une quelconque contrée politique du continent du Bien (socialisme, libéralisme, centrisme), franchir la ligne colorée, c'est basculer dans ce qu'il est convenu d'appeler "le pire" : non pas "l'extrémisme" en général, mais "l'extrême droite" - avec ses quasi-synonymes : "fascisme", "(ultra-)nationalisme", "racisme", etc. Ces termes sont les dénominations courantes de la menace jugée principale, et, aux yeux de certains, exclusive. Un système de surveillance paranoïaque s'est mis en place, dont l'objectif est d'identifier et d'inventorier le moindre indice d'un "glissement à droite" d'un homme de gauche (tel Manuel Valls aujourd'hui), et le plus léger frémissement d'une "dérive vers l'extrême droite" (dite "droitisation") d'un homme de droite (tel Jean-François Copé il y a quelques mois). S'allument alors des "alertes rouges" (les "alertes jaunes" restent à inventer). Tel est le principe de la nouvelle chasse aux sorcières sous le règne de la suspicion hypermorale.

Un nouveau venu doit être mentionné : l'"islamophobie", terme équivoque dont l'usage s'est banalisé en même temps que s'inscrivait dans le paysage mondial le terrorisme islamiste. On peut s'en étonner, voire s'en scandaliser : s'il est une menace pesant sur la sécurité et la liberté des citoyens, c'est bien la menace islamiste. Il est donc politiquement légitime, pour tout citoyen d'une nation démocratique, de s'élever contre toutes les formes de l'islam politique qui, des Frères musulmans aux salafistes, enseignent et justifient la vision jihadiste du monde, et en font un thème central de leur propagande. Sur la question, il faut être le plus clair possible : à toute critique de l'islamisme, les islamistes répliquent par l'accusation d'"islamophobie". Ce sont d'abord les milieux islamistes qui feignent de s'indigner d'une prétendue "islamophobie" qui inspirerait le rejet du voile intégral, de la charia ou du jihad. L'accusation abusive est ensuite reprise et orchestrée par les milieux d'extrême gauche.

Étrangement, donc, le terrorisme islamiste, qui, en raison des massacres de masse qu'on peut lui attribuer depuis une trentaine d'années, devrait constituer la principale cible des anti-extrémistes déclarés, est non seulement sous-estimé, mais sa dénonciation est jugée "islamophobe", et dénoncée comme telle. Les nouvelles "belles âmes" s'émeuvent infiniment plus de la mort plus ou moins accidentelle d'un "antifasciste" militant - dès lors qu'elle semble pouvoir être attribuée à des marginaux des milieux nationalistes - que de l'assassinat de dizaines de milliers de personnes par des commandos jihadistes. Le caractère hautement sélectif de l'indignation anti-extrémiste routinisée confine au scandale. Nous sommes ici au cœur du "politiquement correct" (PC) contemporain à l'européenne, qui culmine dans le PC d'origine communiste à la française. Son effet attendu est l'extension de la peur panique de transgresser l'interdit idéologique, ou d'être dénoncé comme le transgressant. "Franchir la ligne (rouge ou jaune)", c'est là désormais la définition même du péché mortel, lorsque la politique est intégralement soumise à l'extrémisme hypermoral. Le néo-antifascisme a réinventé le diable et les tentations diaboliques. Le franchissement de la ligne, donc, reviendrait à pactiser avec le diable, voire à devenir diable soi-même. L'intimidation est forte, et fonctionne encore dans le champ politique. Car l'on sait que transgresser l'interdit, c'est se vouer ou être voué à l'exécration publique, à la mort sociale, à la haine factice devenue réflexe idéologique.

Si l'"islamophobie" est si violemment dénoncée par les milieux néo-antifascistes, c'est parce qu'elle est supposée constituer un indice majeur de la pensée "d'extrême droite", au sein de laquelle elle aurait remplacé l'antisémitisme. Dans les milieux néo-antifascistes d'extrême gauche, tous communiant dans un antisionisme radical (soit la nouvelle forme de la haine idéologisée visant les Juifs), on se félicite en effet que la lutte contre l'extrême droite aille de pair avec la "lutte contre l'islamophobie", donc, selon eux, avec la lutte contre "le sionisme". Un pseudo-antiracisme instrumental s'est ainsi constitué, donnant pour tâche principale à l'antiracisme de "lutter contre l'islamophobie", comme si "l'islamophobie" était devenu un "marqueur idéologique" (comme disent les sociologues débutants) de l'extrême droite. En raison des besoins croissants de la propagande pro-palestinienne et anti-israélienne, les usages pseudo-antiracistes du terme "islamophobie" sont voués à se banaliser. Rappelons brièvement qu'il s'agit d'un terme d'insulte au sens flou abusivement érigé en concept ou en catégorie descriptive, employé par certains milieux militants (islamistes et/ou gauchistes), depuis le début des années 1980, pour interdire toute critique de l'islam, et plus particulièrement de l'islamisme. Ce mot accusateur a été intégré dans le vocabulaire de combat du néo-antifascisme gauchiste au cours des premières années du XXIe siècle.

Reconnaître les usages douteux ou strictement tactiques du mot "islamophobie" n'implique nullement son rejet pur et simple. Il s'agit bien plutôt de le définir clairement, ce que les "anti-islamophobes" de métier ne font jamais, provoquant un malaise permanent dans le débat public. Le terme d'islamophobie devrait être utilisé, d'une façon stricte, pour désigner, sur le plan des opinions, les appels à la haine, à la discrimination et à la violence visant la religion musulmane comme telle et/ou les musulmans comme tels. Ou, pour le dire plus conceptuellement, l'essentialisation et la diabolisation de l'islam et des musulmans. Si les dénonciateurs de "l'islamophobie" s'en tenaient à cette définition, le malaise disparaîtrait avec l'équivocité du terme. Mais les "anti-islamophobes" professionnels, qu'ils soient gauchistes ou islamistes, n'ont cure des définitions claires, ils ont besoin, tout au contraire, de notions floues et de catégories attrape-tout. La confusion conceptuelle est pour eux un atout. Un fait majeur doit être souligné : la caractéristique nouvelle du néo-antifascisme est qu'il tend à faire front commun avec certains milieux islamistes, qui ont bien compris que cette nouvelle militance gauchiste "radicale" ne tenait pas l'islamisme pour un ennemi. Ses ennemis imaginaires - "capitalisme", "impérialisme", "fascisme", "sionisme" - sont les branches de l'arbre qui leur cache la forêt.

En même temps, on constate que ceux qui minimisent ou nient la menace islamiste à visage terroriste ne font nullement l'objet de campagnes de presse et ne sont en aucune manière mis à l'écart du débat public. Nulle ligne colorée n'est tracée autour des légitimateurs ou des minimisateurs de l'islamisme, ni autour des négateurs de la menace qu'il incarne. Les journalistes, les intellectuels et les éditeurs spécialisés en la matière bénéficient d'une impunité qui devrait surprendre et scandaliser tous les citoyens. Car, à quelques exceptions près, les réactions critiques sont invisibles et inaudibles dans le paysage médiatique. Comme si l'aveuglement et la surdité volontaires, dans le seul cas de l'extrémisme islamiste, étaient de rigueur. La complaisance prend ici l'allure d'une complicité de fait. Les indignés médiatiques ordinaires se taisent, ou font écho aux campagnes de dénonciation de "l'islamophobie", ce mal censé ravager la société française.

La stratégie de l'indignation-dénonciation centrée exclusivement sur "l'extrême droite" s'est réduite aujourd'hui à une démagogie ossifiée dont les effets symboliques sont à peu près nuls. Le rabâchage du discours antifasciste des années trente est inopérant. Il relève d'un terrorisme intellectuel dont les agents sont d'autant plus rageurs qu'ils se sentent impuissants. Leur fuite en avant dans les dénonciations hyperboliques, dénuées de toute crédibilité, en témoigne. Dans ce cadre, la récente dénonciation de "l'islamophobie" est celle d'un mal imaginaire, dont la construction sociale et politique attend d'être sérieusement étudiée. En attendant qu'un sociologue courageux se mette au travail, on se contentera de souligner que cette dénonciation instrumentale de "l'islamophobie" remplit certaines fonctions, que nous avons brièvement caractérisées.

Si l'indignation morale n'est pas une politique, l'indignation sélective est une impolitique. Elle masque les véritables menaces en exagérant cyniquement l'importance de phénomènes électoraux qui ne menacent guère que les situations acquises. Les postes de quelques élus de droite ou de gauche n'ont pas un caractère sacré. Dans une démocratie pluraliste qui fonctionne, aucun élu n'est un intouchable. Par ailleurs, le libre examen critique des religions ne saurait être confondu avec l'appel à la haine contre les croyants. Les campagnes islamo-gauchistes contre "l'islamophobie" jouent sur la confusion entre la critique de l'islam, le rejet de l'islamisme et le "racisme" (terme ici impropre). S'il y a une menace islamiste, illustrée chaque jour par les victimes du terrorisme jihadiste, il n'y pas de réelle menace "islamophobe". Même dans l'idéologie raciste et xénophobe d'un parti néo-nazi comme Aube dorée, en Grèce, "l'islamophobie" n'a nullement remplacé le mélange de vieil antisémitisme et d'antisionisme radical qu'on rencontre ailleurs dans les groupuscules d'extrême droite. Insister sur "l'islamophobie", c'est aussi une manière d'oublier la xénophobie anti-immigrés qui caractérise la plupart des mouvements nationalistes en Europe. Or, les immigrés sont loin d'être tous musulmans, et ils sont rejetés par les mouvements xénophobes avant tout en tant qu'immigrés, sur la base de thèmes tels que le "parasitisme social" et la "délinquance".

En France, les prétendus "islamophobes", c'est-à-dire les anti-islamistes ainsi stigmatisés par les islamistes et leurs affidés d'extrême gauche, ne tuent personne et n'appellent nullement à chasser les musulmans du territoire. C'est que les anti-islamistes à la française, dans leur grande majorité, ne sont pas "islamophobes" au sens strict du terme, ils sont "islamismophobes". Les anti-islamistes abusivement dénoncés comme "islamophobes" sont mis au pilori, injuriés, poursuivis par des officines pseudo-antiracistes. Et ce, alors même que dans les sociétés démocratiques contemporaines, tout citoyen peut être une victime d'attentats terroristes commis au nom de l'islam. Telle est la dure réalité qu'il faut reconnaître. Ce constat n'implique nullement, répétons-le, de confondre la religion musulmane avec ses usages politiques guerriers. L'islam est loin de se réduire aux islamismes de diverses obédiences. Mais ce sont ces derniers qui constituent l'extrémisme politico-religieux le plus dangereux. La dénonciation contemporaine de "l'islamophobie" illustre une tactique de diversion, destinée à occulter la menace islamiste. Il est temps de sortir de la torpeur médiatico-politicienne et de l'engluement dans les faux débats, de dissiper les illusions ou les confusions consolantes et d'ouvrir les yeux sur les menaces réelles.

(1) Friedrich Nietzsche, Humain, trop humain. Un livre pour esprits libres, t. II (1879-1880 ; 1886), Opinions et sentences mêlées (1879), § 321, tr. fr. Robert Rovini, in Œuvres philosophiques complètes, Paris, Gallimard, t. III, vol. 2, 1968, pp. 130-131.

http://www.huffingtonpost.fr/pierreandre-taguieff/extreme-droite-islamisme-islamophobie_b_4022682.html
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Pierrot (lunaire)
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MessageSujet: Re: Les équivoques de la lutte contre l'extrémisme   Les équivoques de la lutte contre l'extrémisme EmptyJeu 3 Oct - 15:08

Excellent papier ! J'ai moi même observé avec amusement une "madame michu" chuchoter à sa collègue "Tu as vu hier ? C'est terrible, ils sont de retour..." etc suite à "l'affaire Méric". Le fait que le jeune homme soit allé de lui même à cette rencontre avec un protège dents etc n'a pas fait changer d'un iota les chantres de l'indignation...sélective !
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MessageSujet: Re: Les équivoques de la lutte contre l'extrémisme   Les équivoques de la lutte contre l'extrémisme EmptyVen 4 Oct - 19:06

En gros, encore quelqu'un qui se plaint de la vilaine "bien-pensance".Rolling Eyes 
Citation :

L'objet principal, ou la cible privilégiée, de ce dispositif polémique est ce qu'il est convenu de nommer "l'extrémisme". Mais, parmi les extrémismes sélectionnés par la machine médiatique, il en est un qui est systématiquement mis en avant et soigneusement mis en scène, du moins dans l'espace public occidental (ou occidentalisé), un extrémisme politique censé incarner le Mal absolu : l'extrémisme dit "de droite", ou "l'extrême droite". Tel est le nom commun de l'extrémisme qui fait le plus frémir, celui qui doit faire frémir pour que l'ordre règne, celui du Bien. Un extrémisme répulsif censé pourtant attirer, séduire, suborner, pour mieux contaminer ses victimes naïves. D'où, à titre défensif, la mise en place par les Bons d'un dualisme manichéen, que traduit, dans la rhétorique politicienne, la mythologie de la "ligne jaune" ou de la "ligne rouge", dénominations concurrentes de la frontière dangereuse qui sépare le monde du Bien et celui du Mal, le peuple des Bons et celui des Méchants. Pour un habitant d'une quelconque contrée politique du continent du Bien (socialisme, libéralisme, centrisme), franchir la ligne colorée, c'est basculer dans ce qu'il est convenu d'appeler "le pire" : non pas "l'extrémisme" en général, mais "l'extrême droite" - avec ses quasi-synonymes : "fascisme", "(ultra-)nationalisme", "racisme", etc. Ces termes sont les dénominations courantes de la menace jugée principale, et, aux yeux de certains, exclusive. Un système de surveillance paranoïaque s'est mis en place, dont l'objectif est d'identifier et d'inventorier le moindre indice d'un "glissement à droite" d'un homme de gauche (tel Manuel Valls aujourd'hui), et le plus léger frémissement d'une "dérive vers l'extrême droite" (dite "droitisation") d'un homme de droite (tel Jean-François Copé il y a quelques mois). S'allument alors des "alertes rouges" (les "alertes jaunes" restent à inventer). Tel est le principe de la nouvelle chasse aux sorcières sous le règne de la suspicion hypermorale.
L'extrême-droite, en tout cas en France, est regroupé sous l’appellation du Front National (j'y rajouterais, à la limite, Nouvelle République). L'extrême-gauche, elle, se retrouve dans plusieurs petits partis, obligé de se mettre en cohésion pour avoir une influence.
Je suppose que l'auteur ne s'est jamais dit que l'extrême-droite offrait un tel ressenti, c'était parce que nombre de français ne se retrouvaient aucunement dans ces idées?
Citation :

Un nouveau venu doit être mentionné : l'"islamophobie", terme équivoque dont l'usage s'est banalisé en même temps que s'inscrivait dans le paysage mondial le terrorisme islamiste. On peut s'en étonner, voire s'en scandaliser : s'il est une menace pesant sur la sécurité et la liberté des citoyens, c'est bien la menace islamiste. Il est donc politiquement légitime, pour tout citoyen d'une nation démocratique, de s'élever contre toutes les formes de l'islam politique qui, des Frères musulmans aux salafistes, enseignent et justifient la vision jihadiste du monde, et en font un thème central de leur propagande. Sur la question, il faut être le plus clair possible : à toute critique de l'islamisme, les islamistes répliquent par l'accusation d'"islamophobie". Ce sont d'abord les milieux islamistes qui feignent de s'indigner d'une prétendue "islamophobie" qui inspirerait le rejet du voile intégral, de la charia ou du jihad. L'accusation abusive est ensuite reprise et orchestrée par les milieux d'extrême gauche.
En gros, "il ne faut pas dire du mal de l'extrême-droite - sinon, on est vilain censeur bien-pensant - par contre, haro sur les musulmans"?Suspect 
Citation :

Étrangement, donc, le terrorisme islamiste, qui, en raison des massacres de masse qu'on peut lui attribuer depuis une trentaine d'années, devrait constituer la principale cible des anti-extrémistes déclarés, est non seulement sous-estimé, mais sa dénonciation est jugée "islamophobe", et dénoncée comme telle.
Ah? Il sort ça d'où? J'ai jamais caché tout le mal que je pensais de l'Islam et j'ai jamais eu aucun problème. En revanche, je n'ai aucune animosité vis à vis des musulmans modérés, qui ont abandonné les aspects les plus violents et les plus rétrogrades de leur foi - et c'est la même chose pour toutes les croyances, chrétiens compris.
Le terme "Islamophobie" a deux utilisations: il y a bien sûr les frappés de service qui l'utilisent pour étouffer toute critique de leur religion (ainsi que ces effets sur les citoyens). Mais il y a aussi la défiance envers la spiritualité d'une personne, ce dire "c'est un musulman, donc un type qui rêve d'égorger des infidèles, méprisent les femmes et veut imposer sa religion dans le pays".
Même topo pour la christianophobie, qui est utilisé comme prétexte par des "culs-bénits" courroucés alors que des minorités chrétiennes sont massacrées dans certains pays (là, on peut véritablement parler de christianophobie).
Citation :

Les nouvelles "belles âmes" s'émeuvent infiniment plus de la mort plus ou moins accidentelle d'un "antifasciste" militant - dès lors qu'elle semble pouvoir être attribuée à des marginaux des milieux nationalistes - que de l'assassinat de dizaines de milliers de personnes par des commandos jihadistes.
Simple histoire de perceptions. Les islamistes, on les voit frapper dans des pays étrangers, dans le tiers-monde, chez les "crève la dalle"... Bref, loin d'ici. Et dans des pays où, de toute façon, il y a toujours des centaines de morts d'une façon ou d'une autre.
L'affaire Clément Méric, ça s'est passé en France. Avec des acteurs fondus dans le paysage français: néo-nazis et antifascistes. D'instinct, ça interpelle beaucoup plus.
Citation :

Le caractère hautement sélectif de l'indignation anti-extrémiste routinisée confine au scandale. Nous sommes ici au cœur du "politiquement correct" (PC) contemporain à l'européenne, qui culmine dans le PC d'origine communiste à la française.
Qu'est ce que je disais?...cat 
(ça mériterais d'ailleurs un sujet à lui-seul, cette histoire de "bien pensance"...)
Citation :
Un pseudo-antiracisme instrumental s'est ainsi constitué, donnant pour tâche principale à l'antiracisme de "lutter contre l'islamophobie", comme si "l'islamophobie" était devenu un "marqueur idéologique" (comme disent les sociologues débutants) de l'extrême droite.
C'est pas pour être méchant mais j'ai toujours vu l'extrême-droite en première ligne de la lutte contre l'islamisme, dénonçant "l'influence" des musulmans sur la politique ou la société et mettant allégrement dans le même panier "immigrés", "violence", "fanatisme" et "musulmans". En revanche, quand il s'agit de s'attaquer au christianisme (enfin, ses mauvaises influences), l'extrême-droite fait preuve d'une mansuétude très surprenante. On compare les musulmans qui prient dehors, faute de place dans leurs locaux, comme une situation similaire à "l'Occupation" mais on reste muet quand Civitas prie publiquement devant un édifice de la république avec la volonté affiché d’ingérence religieuse dans un débat portant sur une loi qui concerne la nation.
"Si Escada était musulman, Marine Le Pen lui aurait cassé la gueule", diraient certains...Cool 
Citation :

Reconnaître les usages douteux ou strictement tactiques du mot "islamophobie" n'implique nullement son rejet pur et simple. Il s'agit bien plutôt de le définir clairement, ce que les "anti-islamophobes" de métier ne font jamais, provoquant un malaise permanent dans le débat public. Le terme d'islamophobie devrait être utilisé, d'une façon stricte, pour désigner, sur le plan des opinions, les appels à la haine, à la discrimination et à la violence visant la religion musulmane comme telle et/ou les musulmans comme tels. Ou, pour le dire plus conceptuellement, l'essentialisation et la diabolisation de l'islam et des musulmans. Si les dénonciateurs de "l'islamophobie" s'en tenaient à cette définition, le malaise disparaîtrait avec l'équivocité du terme.
Ah! Là, je rejoins l'auteur. Il est pas trop tôt.
Citation :

Mais les "anti-islamophobes" professionnels, qu'ils soient gauchistes ou islamistes, n'ont cure des définitions claires, ils ont besoin, tout au contraire, de notions floues et de catégories attrape-tout. La confusion conceptuelle est pour eux un atout. Un fait majeur doit être souligné : la caractéristique nouvelle du néo-antifascisme est qu'il tend à faire front commun avec certains milieux islamistes, qui ont bien compris que cette nouvelle militance gauchiste "radicale" ne tenait pas l'islamisme pour un ennemi. Ses ennemis imaginaires - "capitalisme", "impérialisme", "fascisme", "sionisme" - sont les branches de l'arbre qui leur cache la forêt...
J'me disais aussi...
Citation :

En même temps, on constate que ceux qui minimisent ou nient la menace islamiste à visage terroriste ne font nullement l'objet de campagnes de presse et ne sont en aucune manière mis à l'écart du débat public...
Je vais me répéter mais... On peut savoir d'où il sort ça?!
J'ai jamais vu et entendu quelqu'un nier la possibilité d'actes de terrorisme venant des musulmans! (le cinéma Américains aide pas mal en ce sens^^...). C'est l'amalgame "terroriste/musulmans" que certaine personnes soulèvent.
Citation :

Dans ce cadre, la récente dénonciation de "l'islamophobie" est celle d'un mal imaginaire, dont la construction sociale et politique attend d'être sérieusement étudiée. En attendant qu'un sociologue courageux se mette au travail, on se contentera de souligner que cette dénonciation instrumentale de "l'islamophobie" remplit certaines fonctions, que nous avons brièvement caractérisées.
Ben, quand tu discutes avec des musulmans et qu'ils se sentent obligés, quand ils te disent leurs croyances, de préciser immédiatement qu'ils ne sont pas fanatiques ou islamistes, qu'ils ne forcent pas leur femme (ou leur copine) à se voiler ou qu'ils n'ont aucune animosité vis à vis des gays...
Ou que quand une femme de confession musulmane intervient dans les médias, la première chose que les gens remarquent et critiquent est son voile (et attention, pas la burka! Le "petit" voile, le machin qui couvre juste les cheveux)...

Je salue malgré tout la volonté de l'auteur (sa page wikipédia est assez complète) de vouloir absolument éradiquer toute forme de catégorisation idéologique, de toute forme de stigmatisation des idées.
Mais les termes -et les arguments qu'il ressort - donne immédiatement à ce texte un sens qui n'est sûrement pas celui prévu par son auteur. La dénonciation d'un schéma de pensée, entretenu à des fins politiques, destiné à confiner l'extrême-droite? Ben, j'ai plutôt l'impression d'avoir lu la prose va-en-guerre d'un Zemmour ou d'un politique "proche de la Marine" qui se serait levé du pied gauche.
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MessageSujet: Re: Les équivoques de la lutte contre l'extrémisme   Les équivoques de la lutte contre l'extrémisme EmptySam 5 Oct - 23:32

Deux choses : méric versus esteban, ce sont deux groupes d'extrémistes qui se foutent sur la gueule, un simple fait divers, sauf que là y en a un qui reste sur le carreau. Si c'est Esteban qui reste sur le carreau, les médias y consacrent à peine deux lignes dans la rubrique fait divers, comme c'est le "gentil" méric, c'est le retour de la peste brune ! 

En ce qui concerne le sujet principal, lire le dernier "grand oeuvre"  d'Askolovitch...
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Eurynome
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MessageSujet: Re: Les équivoques de la lutte contre l'extrémisme   Les équivoques de la lutte contre l'extrémisme EmptyDim 6 Oct - 9:35

Pour ça, faut s'adresser aux journaleux:
Dans les premiers rapports, il était fait mention d'affrontement entre des néo-nazis (qui ne sont pas réputé pour leurs douceurs) et des "militants d'extrême gauche". Le fait que le néo-nazi, responsable indirect de la mort de Meric, se balade avec un poing américain (soit une arme), ne jouait franchement pas en sa faveur. Pour rappel, pour ceux qui s'étonnerait encore de l'opinion négative vis à vis du groupe du fameux Esteban, les néo-nazis soutiennent des opinions ouvertement racistes, xénophobes et violentes.
C'est quand on a approfondi l'enquête qu'on s'est aperçu que Meric était un antifaf' (je connaissais même pas le terme jusqu'alors:cyclops: ) et que la bagarre avait démarré sur l'initiative de ses camarades.
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MessageSujet: Re: Les équivoques de la lutte contre l'extrémisme   Les équivoques de la lutte contre l'extrémisme EmptyLun 7 Oct - 12:53

"néo-nazis" ? Militants d'extrême droite, oui ! Toujours cet amalgame bien commode ! Je ne dis pas que les militants d'extrême droite sont des petits anges, mais néo-nazi, c'est autre chose...Il avait un poing américain l'Esteban ? Méric triturait sa chevalière, qui sert de "poing américain de substitution" dans les bagarres, n'importe quel voyou vous le confirmera. Il avait un protège dents le Méric...Quand aux "antifafs", ça fait depuis les années 80 que ceux qui connaissent ne serait ce qu'un tout petit peu cette triste scène savent qu'ils ne valent pas mieux que les skinhead d'extrême droite, seulement bien sur, nos médias n'en parlaient jamais avant ce fait divers...Bref, un fait divers, qui aurait pu arriver tout les jours depuis (au moins) trente ans, et qui n'aurait fait que trois lignes dans les journaux si le "petit ange" Méric avait tué le "diable" Esteban...
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Eurynome
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MessageSujet: Re: Les équivoques de la lutte contre l'extrémisme   Les équivoques de la lutte contre l'extrémisme EmptyLun 7 Oct - 15:06

Citation :
"néo-nazis" ? Militants d'extrême droite, oui ! Toujours cet amalgame bien commode ! Je ne dis pas que les militants d'extrême droite sont des petits anges, mais néo-nazi, c'est autre chose...
Ben...
"En 2010, une enquête de la gendarmerie est ouverte à la suite des provocations auxquelles il se livre avec trois de ses amis, skinheads eux aussi, portant des habits avec la croix gammée et faisant des saluts nazis. Lors d'une perquisition à son domicile, la gendarmerie découvre des drapeaux à croix gammée et des insignes SS et Totenkopf. Cette enquête n'a aucune suite judiciaire."
Source:http://fr.wikipedia.org/wiki/Affaire_Cl%C3%A9ment_M%C3%A9ric
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MessageSujet: Re: Les équivoques de la lutte contre l'extrémisme   Les équivoques de la lutte contre l'extrémisme EmptyLun 7 Oct - 23:47

Bon, ok, dont acte...Mais ça ne change rien au fond de l'affaire. 

Méric lui, "était connu des services spécialisés comme appartenant à un groupe de militants d'extrême gauche qui recherchaient la confrontation avec des militants d'extrême droite."
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MessageSujet: Re: Les équivoques de la lutte contre l'extrémisme   Les équivoques de la lutte contre l'extrémisme EmptyMar 8 Oct - 16:25

Les militants d'extrême-droite et affilié ne sont pas renommés pour leur talent de diplomatie. Il n'est pas évident de dire que si Méric cherchait délibérément l'affrontement, il se retrouvait forcément agresseur. Après, j'en reviens à ma phrase plus haut: la machine médiatique s'est emballé et à distribué les rôles avant même les conclusions de l'enquête.
Esteban avait un poing américain sur lui au moment des faits, soit une arme (curieux quand on ne prévoit pas de se battre). La chevalière de Meric, quand bien même servait-elle pour donner des coups, n'est pas considéré comme une arme.
Enfin, au moment des faits, on voyait les néo-nazis de l'Aube Doré, en Grèce, taper sur du militant de gauche et des immigrés. Le rapprochement s'est opéré de manière instinctive: "Les néo-nazis cassent déjà du gauchiste en Grèce et ils commencent à faire pareille chez nous."
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MessageSujet: Re: Les équivoques de la lutte contre l'extrémisme   Les équivoques de la lutte contre l'extrémisme EmptyMar 8 Oct - 16:39

Eurynome a écrit:
 Il n'est pas évident de dire que si Méric cherchait délibérément l'affrontement, il se retrouvait forcément agresseur. 
Joli ! Laughing
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