L'affaire des mousses au chocolat, au Havre
Jeudi dernier, la Ville du Havre a fait retirer du menu de ses cantines une mousse au chocolat contenant de la gélatine de porc. Le gaspillage occasionné fait aujourd'hui débat.
Jeudi 29 novembre, les cuisiniers des écoles élémentaires et maternelles du Havre, sur avis de la mairie, ont retiré du menu du jour, la mousse au chocolat. Des desserts qui ont donc été jetés à la poubelle sous le motif qu’ils contenaient de la gélatine de porc, ingrédient considéré comme inadapté aux enfants de confession musulmane.
Restée d’abord discrète, l’information s’est propagée jusqu’aux parents d’élèves suscitant émotion et agacement. Philippe Brunel, le directeur adjoint en charge du développement social, de la famille et du sport auprès de la Ville du Havre revient sur cette « affaire ». Une « affaire », qui, estime-t-il, « relève simplement des affaires internes et ne remet pas en cause les principes de laïcité de la Ville vis-à-vis des repas scolaires ».
8 500 portions jetées à la poubelle ?
La restauration collective au Havre, ce sont aujourd’hui 67 sites de production, autrement dit 67 cuisines implantées au coeur même des écoles où des équipes dédiées confectionnent chaque jour le menu des enfants. Au Havre, toutes les écoles bénéficient du même menu :
« Jeudi dernier, dans la matinée, différents sites nous ont interrogés sur la nature d’un composant entrant dans la préparation du dessert. Dans l’attente de savoir quelle était réellement la nature du problème, nous avons fait le choix de demander la substitution dudit dessert. Il nous fallait agir sereinement pour permettre le temps à l’analyse », explique Philippe Brunel.
L’ordre, cependant, arrivait alors que plusieurs équipes avaient déjà fabriqué la fameuse mousse au chocolat. 8 500 portions auraient ainsi été jetées à la poubelle. « Conformément aux lois sanitaires », insiste le représentant de la Ville. Mais l’explication même du geste aurait été diversement comprise. Certains directeurs d’écoles auraient ainsi entendu qu’il était alors question d’un problème de sécurité alimentaire, problème autrement plus grave que celui évoqué, ce qui aurait provoqué un vif émoi au sein de plusieurs établissements.
Le gaspillage au coeur du débat
Philippe Brunel, lui, tend à dédramatiser la situation.
« L’analyse effectuée, il s’avère que l’ingrédient incriminé est un ingrédient d’usage courant. Ce produit qui est extrêmement traité, ne présente plus de caractéristiques animales, pointe le directeur adjoint avant d’ajouter : nous serons amenés à l’utiliser, de nouveau ».
Le représentant de la Ville rappelle à propos les règles en vigueur à destination des familles qui inscrivent leurs enfants à la restauration scolaire.
« C’est une règle ancienne établie par la Ville : nous offrons un produit de substitution qu’exclusivement pour le plat principal quand il est à base de porc. Les familles en sont informées dès leur inscription. »
On peut donc supposer que la Ville a usé alors du principe de précaution concernant le dessert. Mais alors que la municipalité se vantait à la fin novembre de sa nouvelle campagne de lutte contre le gaspillage, une campagne dont les premiers effets doivent se faire sentir à l’école, le sujet fait d’ores et déjà débat….
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