Duché de Montmirail

Forum politique et rpg jeudi 26 oct
 
AccueilAccueil  RechercherRechercher  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
-20%
Le deal à ne pas rater :
-20% Récupérateur à eau mural 300 litres (Anthracite)
79 € 99 €
Voir le deal

 

 Centenaire de François Mitterrand

Aller en bas 
2 participants
AuteurMessage
Ysaline de Montmirail
Duchesse
Ysaline de Montmirail


Messages : 8734
Date d'inscription : 26/10/2012

Centenaire de François Mitterrand Empty
MessageSujet: Centenaire de François Mitterrand   Centenaire de François Mitterrand EmptyMer 26 Oct - 17:49

Centenaire de François Mitterrand Mitterrand

François Mitterrand aurait eu cent ans aujourd’hui

Trente-cinq ans après 1981 et l’accession de la gauche française au pouvoir, petit bilan du mitterrandisme.

On peut déjà dresser un premier constat simple : des principaux points du programme commun de la gauche de 1981, beaucoup ont été appliqués. En fait, pour la plupart de ces points, on est même allé depuis bien plus loin que ce qui était réclamé alors, montrant en cela que la société française a trouvé les ressources nécessaires aux idéaux de l’époque, ou s’est endettée pour y croire, dans des proportions maintenant inquiétantes. Alternativement, pour les autres points, les échecs d’alors furent si cuisants et si rapides qu’il n’en a plus jamais été question par la suite ; on pourra se souvenir par exemple des nationalisations, qui furent une catastrophe complète dont on sent les effets plus de 30 ans plus tard, le capitalisme de connivence ayant atteint des sommets à la suite de ces opérations.

En revanche, pour la réduction du temps de travail (à l’époque était souhaité un retour à une durée du travail effective de 40 heures), la mission est largement accomplie avec les 35 heures entrées dans la loi. L’augmentation des salaires est largement réalisée, même si les plus chagrins refusent de s’en rendre compte : entre l’inflation et les gains de pouvoir d’achat, c’est là aussi effectif. La généralisation de la Sécurité sociale a été largement accomplie, CMU oblige. Les aides au logement se sont multipliées, et on a même un « droit opposable » à présent.

Du côté des entreprises, la « régulation des marchés » aura donné lieu à une véritable explosion des codes correspondants (banques, immobilier, assurances, marchés), en taille et en complexité. De façon tragique mais parfaitement logique (magie du socialisme), l’effet sur les crises fut rigoureusement inverse à celui attendu… La « démocratie » dans l’entreprise s’est traduite par un Code du travail devenu un tel maquis que même la résistance syndicale qui pouvait s’y réfugier s’y perd elle-même. Plus personne n’y comprend rien, les lois passent et repassent avec les résultats qu’on observe, à savoir une crispation extrême de la société à ce sujet, la dernière Loi El Khomri n’arrangeant rien.

La lutte contre le chômage, fardeau de tous les présidents, Mitterrand y compris, n’aura jamais montré de réussite frappante ; le chômage de masse n’a jamais disparu en France depuis 35 ans, et le retour du socialisme après le départ de Mitterrand et 17 ans de présidents à droite se soldent par les funestes records actuels. Bref, c’est un échec quasi-complet.

Les réformes de l’Éducation Nationale, elles aussi au Programme Commun de 1981, ont été amplement réalisées au fil des années et des gouvernements, de multiples façons, ininterrompues, et n’ont jamais entraîné qu’un nivellement par le bas. Quant à l’objectif affiché des 80% d’une classe d’âge diplômée, il fut catastrophiquement atteint en dévalorisant si complètement le bac qu’il vaut maintenant moins que le permis de conduire (auquel l’État s’attaque à présent avec gourmandise, bravo). La décentralisation amorcée par Mitterrand aura abouti à l’accroissement du mille-feuille administratif français, et les réformes successives n’ont absolument rien arrangé. La dernière en date pose au moins autant de problèmes qu’elle est censée en résoudre.

Bref, comme on le voit, un électeur de Mitterrand en 1981, transporté en 2016, observerait que la plupart des points du programme de la gauche ont été très largement réalisés (et je le mentionnais d’ailleurs dans un court billet de 2014, consultable encore ici), sans que cela ne conduise la France à des sommets ; elle a en effet dégringolé dans à peu près tous les classements, ne devant son rang actuel qu’à l’immense patrimoine accumulé précédemment et dont tout indique qu’il a été dilapidé sans discernement pendant ces trois décennies de clientélisme débridé.

D’autre part, les « années Mitterrand » n’ont pas été qu’une série de points programmatiques mis plus ou moins habilement en musique.

Elles furent aussi l’occasion pour le premier président socialiste de la Vème République d’imposer une marque de fabrique qui est restée, pour le meilleur et pour le pire, dans la vie politique française.

Le meilleur pourrait être les différentes manœuvres politiques qui conduisirent à la disparition à peu près complète du Parti Communiste, fossile collectiviste hérité d’une Seconde Guerre mondiale bien lointaine et qui ne survit plus qu’au travers de syndicats paléo-marxistes ou d’un Front National, outil mitterrandien par excellence devenu voiture balai de la politique française. On pourra arguer que la corruption des élites n’étaient probablement pas aussi aboutie que celle à laquelle on assiste actuellement, mais j’aurais tendance à penser qu’elle est probablement aussi galopante actuellement qu’elle le fut alors, mais simplement plus visibles, les réseaux sociaux aidant sans doute un peu.

Pour le pire, la liste est, malheureusement, assez copieuse.

L’avènement d’une opinion populaire plus audible (notamment avec l’apparition des radios libres) et de médias informatifs plus réactifs (chaînes d’information en continu par exemple) aura imposé une présidence plus sensible à la pression de la rue et bien plus sensible à ce que les médias disent, font ou laissent penser. Si Mitterrand pouvait encore faire vaguement croire au concept du « président au dessus des partis », il n’en est plus rien actuellement.

D’autre part, Mitterrand n’a jamais hésité à utiliser sans le moindre état d’âme la tactique politicienne et les petites combines de partis, de cabinets et électorales pour parvenir au pouvoir et le conserver le plus longtemps possible. Il a été consciencieusement suivi par ses successeurs qui ont appliqué les mêmes recettes avec plus ou moins d’entregent, le dernier avatar semblant même avoir mis le turbo, sans toutefois démontrer une bonne capacité de maîtrise.

Enfin, si l’actuelle pratique présidentielle doit beaucoup à Tonton, elle s’en est pas mal détaché en termes d’efficacité : elle est indubitablement plus immédiate, plus réactive sur les événements, l’Exécutif étant devenu un gesticulateur a posteriori, alors que Mitterrand et, dans une certaine mesure, Chirac, avaient réussi à se placer en tant qu’initiateurs. C’est tout particulièrement vrai avec Hollande qui paraît bien plus balloté par les événements que réel maître de son destin.

On prête à Mitterrand le fait d’avoir déclaré « Je suis le dernier des grands présidents. Après moi, il n’y aura plus que des financiers et des comptables. ». Trente-cinq ans plus tard, on doit constater qu’il a péché par optimisme : il n’y a ni financiers, ni comptables. Ceux qui ont pris le pouvoir ne sont plus que des intendants et de vagues commis, perdus dans des locaux trop vastes et des costumes bien trop grands pour eux.

Centenaire de François Mitterrand Hollande-ton-costume
Revenir en haut Aller en bas
Eurynome
Baron
Eurynome


Messages : 1510
Date d'inscription : 30/10/2012

Centenaire de François Mitterrand Empty
MessageSujet: Re: Centenaire de François Mitterrand   Centenaire de François Mitterrand EmptyDim 6 Nov - 10:44

Pour être tout à fait honnête, je ne pense pas qu'un président de la République arrivera un jour à avoir un bilan complétement favorable: entre les bonnes idées qu'on ne peut pas appliquer et les bonnes idées qui se révèlent désastreuse par la suite, on peut difficilement être maître de son bilan - surtout quand les résultats ne seront parlant que des années plus tard.

Marrant comme Mitterrand fait encore parler de lui, même mort. Pompidou n'a pas conservé une telle aura (il a gouverné peu de temps, faut dire) et De Gaulle fait plus objet de symbole messianique qu'autre chose.
Revenir en haut Aller en bas
Ysaline de Montmirail
Duchesse
Ysaline de Montmirail


Messages : 8734
Date d'inscription : 26/10/2012

Centenaire de François Mitterrand Empty
MessageSujet: Re: Centenaire de François Mitterrand   Centenaire de François Mitterrand EmptyMar 8 Nov - 21:31

Mais la déliquescence actuelle n'est-elle pas liée à la personnalité foireuse des deux derniers locataires ?

Alain Juppé n'a-t-il pas la tête de l'emploi ?
Revenir en haut Aller en bas
Eurynome
Baron
Eurynome


Messages : 1510
Date d'inscription : 30/10/2012

Centenaire de François Mitterrand Empty
MessageSujet: Re: Centenaire de François Mitterrand   Centenaire de François Mitterrand EmptyDim 13 Nov - 13:52

Déjà, il faudrait s'entendre sur ce qu'est la "déliquescence": en la matière, chacun a sa propre vision des choses. Tout le monde sent qu'il y a des choses qui ne fonctionnent pas* mais tout le monde n'a pas la même vision du problème ni des solutions à apporter - d'où le pluralisme politique.

Si la déliquescence désigne l'économie, j'aurais tendance à aller bien plus loin que nos deux derniers présidents de la république: on m'a souvent affirmé (sans prouver ni réfuter) que les problèmes économiques auraient commencé sous Pompidou, avec la loi Rothschild...

Si par "tête de l'emploi", vous voulez parler de ces rides et de sa capilosité contrariée... Razz
Non, c'est vrai que Mr Juppé n'est pas sans atouts: il a de l'expérience (un sacré CV), un "passé judiciaire plutôt qu'un avenir" (dixit lui-même) et passe pour un modèle de calme et de pragmatisme (surtout depuis que l'ex-UMP imite le FN - parfois mieux que le FN lui-même).
Puis bon, quand le principal rival s'appelle Nicolas Sarkozy, ça rend immédiatement sympathique - notez, je disais aussi la même chose pour François Hollande...

*En même temps, un État où tout fonctionne parfaitement serait extrêmement suspect.
Il n'y a que dans les dictatures que les habitants déclament machinalement que "tout va bien".
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé





Centenaire de François Mitterrand Empty
MessageSujet: Re: Centenaire de François Mitterrand   Centenaire de François Mitterrand Empty

Revenir en haut Aller en bas
 
Centenaire de François Mitterrand
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» François Hollande renonce
» François Hollande l'enfumeur
» François Hollande gaffe en Haïti
» Israël-Palestine : le centenaire contesté de la Déclaration Balfour
» L'humour de François Hollande

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Duché de Montmirail :: Débats :: Actualités-
Sauter vers: