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 À Lyon, le maire Vert critiqué pour sa laïcité à géométrie variable

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Ysaline de Montmirail
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Ysaline de Montmirail


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Date d'inscription : 26/10/2012

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MessageSujet: À Lyon, le maire Vert critiqué pour sa laïcité à géométrie variable   À Lyon, le maire Vert critiqué pour sa laïcité à géométrie variable EmptyJeu 1 Oct - 20:02

À Lyon, le maire Vert critiqué pour sa laïcité à géométrie variable Doucet10

Célébration sélective : à Lyon, le maire Vert critiqué pour sa laïcité à géométrie variable

Grégory Doucet, le nouveau maire EELV de Lyon, a rompu la tradition en refusant de participer à la cérémonie catholique du voeu des Echevins le 8 septembre, par souci de la laïcité. Mais en assistant à la pose de la première pierre de la future mosquée de Gerland le lendemain, il s'est attiré les railleries.

Républicains et intransigeants avec les catholiques, indulgents et accommodants avec les musulmans ? Le soupçon pèse sur les écologistes, comme sur une bonne partie de la gauche, accusée de pratiquer une laïcité à double vitesse qui serait le miroir des postures à géométrie variable de la droite. Le nouveau maire vert de Lyon, Grégory Doucet, a prêté le flanc à ces critiques ces derniers jours en prenant deux décisions qui paraissent contradictoires. L'édile a tout d'abord annoncé qu'il ne se soumettrait pas, le 8 septembre, à la cérémonie du voeu des Echevins, laquelle se tient chaque année dans la célèbre basilique de Fourvière.

Cette tradition remonte à 1643 : alors que la ville est ravagée par la peste, les magistrats dirigeant la cité des Gaules — les échevins — s'accordent avec le cardinal-archevêque local pour placer Lyon sous la protection de la Vierge, bâtissant deux statues à la gloire de Marie. Ils promettent de monter chaque année sur la colline de Fourvière, et d'offrir un écu d'or et un cierge de sept livres de cire au cours de la messe. La peste s'étant éteinte, l'offrande devient une tradition, célébrée tous les 8 septembre… mais non sans soubresauts, contrairement aux affirmations évoquant une cérémonie pratiquée de manière ininterrompue depuis près de quatre siècles. En effet, la Révolution française met un premier terme au voeu des Échevins en 1789, avant un retour initié en 1848 par le cardinal de Bonald mais n'impliquant que les paroisses. Pour voir des élus municipaux s'impliquer dans cette célébration chrétienne, il faut attendre 1943 et la collaboration, période de net recul de la laïcité et de retour en force de l'Eglise catholique. Pierre Bertrand, membre de l'Action française nommé maire de Lyon par Vichy, présente le louis d'or en compagnie de ses adjoints pour célébrer le troisième centenaire du voeu des Echevins.

Le voeu des échevins : un non-sens en matière de laïcité

A la Libération, la "tradition" cesse à nouveau : le nouvel édile rhodanien, Édouard Herriot, membre éminent du Parti radical et laïque convaincu, refuse de participer officiellement à la cérémonie et enverra un adjoint jusqu'à la fin de son mandat. Ce n'est qu'en 1970 que le maire de centre-droit Louis Pradel donne au voeu des Echevins sa forme actuelle, en remettant chaque année l'écu d'or à l'archevêque de Lyon dans la basilique de Fourvière. Depuis, tous les maires de la ville s'y sont invariablement prêtés, de Francisque à Gérard Collomb en passant par Michel Noire et Raymond Barre, dans un mélange de perpétuation du folklore et de clientélisme électoral, le catholicisme étant particulièrement puissant dans la capitale des Gaules, et ce malgré les protestations régulières des associations laïques. Car en matière de laïcité, la participation du maire au voeu des Echevins est évidemment un non-sens absolu : en plus de réclamer l'implication officielle d'un élu républicain à une cérémonie cultuelle, l'événement met symboliquement en scène la soumission du politique au religieux, le maire confiant un écu d'or à l'archevêque pour implorer la protection de la Vierge sur sa ville.

Après son élection, Grégory Doucet avait initialement laissé entendre qu'il participerait au voeu des Echevins. Mais le nouveau maire écologiste a dû faire face au mécontentement d'une partie de sa majorité municipale, notamment du groupe "Lyon en Commun", dont fait partie son adjointe à la culture, Nathalie Perrin-Gilbert, candidate soutenue par la France insoumise aux municipales. Attachés à la laïcité, les élus de "Lyon en commun" avaient mis la pression sur Grégory Doucet en publiant un communiqué rappelant les fondements de la loi de 1905 et annonçant qu'ils refuseraient de prendre part à la cérémonie. Le 7 septembre, le maire a finalement annoncé dans Le Progrès qu'il n'assisterait pas au voeu des Echevins, invoquant son "interprétation des règles de la laïcité" : "Le maire de Lyon n'a pas à participer ou à se soumettre à une cérémonie religieuse". En forme de compromis, Doucet a toutefois précisé qu'afin d'être "dans le dialogue avec chaque communauté religieuse", il prononcerait un discours "à l'issue de la cérémonie". Le 8 septembre, aucun écu n'a donc été remis par le maire de Lyon, c'est l'exemplaire de 2005 qui a simplement été présenté.

Le maire EELV s'est attiré quelques critiques. L'historien Jean-Christian Petitfils, auteur d'un Dictionnaire amoureux de Jésus, a jugé dans Le Figaro que l'édile lyonnais portait "un nouveau coup à des traditions locales très anciennes", estimant que le refus de participer au voeu des Echevins constituant une "négation du phénomène religieux dans sa dimension sociale, (...) son rejet hors de l'espace public". Laurent Wauquiez, président Les Républicains de la région Auvergne-Rhône-Alpes et présent lors de la cérémonie, a taclé Doucet dans son discours : "Quand on est élu, il est naturel d'être ici, aussi bien dans la basilique que sur le parvis, que l'on croie ou que l'on ne croie pas." Le maire de Lyon a pour sa part refusé d'alimenter la polémique… tout comme Mgr Dubost, administrateur apostolique du diocèse de la ville, qui a indiqué "reconnaître que nous ne sommes plus dans le même monde d'il y a 50 ans ou de 1643", mais "dans une démocratie laïque". Le responsable catholique a par ailleurs souligné ses "excellents rapports" avec la mairie, même s'il aurait "souhaité que Grégory Doucet soit là".

Deux religions, deux laïcités chez les Verts ?

Le maire de Lyon a considérablement relancé la polémique dès le lendemain, en assistant à la pose de la première pierre de la mosquée de Gerland, en compagnie de la maire du 7e arrondissement, Fanny Dubot (EELV), et du député Thomas Rudigoz (LREM). Dans son discours, Grégory Doucet a déclaré que sa présence était "le signe volontairement manifesté que l'autorité publique entend garantir le droit pour les habitantes et les habitants de pratiquer le culte de leur choix." Il a insisté sur "la tolérance, le respect des différences, la liberté de conscience", faisant référence aux dégradations subies par plusieurs mosquées lyonnaises, dont celle de la rue Delandine incendiée mi-août. La construction de la mosquée de Gerland, qui doit faire plus de 1.000 mètres carrés, est l'aboutissement de plusieurs années d'investissement acharné de la part de Farouk Korichi, enseignant qui préside l'association El Feth pilotant le projet.

Il est hasardeux de mettre sur le même plan la participation active à une cérémonie dans laquelle l'élu sollicite une bénédiction religieuse, et l'inauguration du chantier d'un bâtiment religieux. Mais en se rendant au futur emplacement d'une mosquée pour le saluer par un discours, un jour après avoir rompu bruyamment plusieurs décennies d'implication des maires de Lyon au voeu des Echevins, Grégory Doucet a renvoyé l'image d'un manque de cohérence et d'une application à géométrie variable des principes de la laïcité. Bruno Retailleau, sénateur LR de Vendée, a ainsi taclé "l'islamo-gauchisme en actes" du maire de Lyon. Guy Corazzol (LREM), ancien adjoint de Gérard Collomb, a lui dénoncé les "contradictions" de Doucet. De son côté, Lyon en commun ne s'est pas encore exprimé sur cette inauguration. Contacté, le maire n'a pour l'heure pas répondu aux questions de Marianne.

Après les différentes déclarations à l'emporte-pièce de l'été, la sortie lunaire du maire EELV de Bordeaux sur le sapin de Noël et les critiques de Grégory Doucet sur le Tour de France, voilà une énième polémique dont se seraient bien passés les écologistes.
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