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 La fresque d’Avignon n’était pas antisémite

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Ysaline de Montmirail
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Ysaline de Montmirail


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MessageSujet: La fresque d’Avignon n’était pas antisémite   La fresque d’Avignon n’était pas antisémite EmptyVen 9 Juin - 19:45

La fresque d’Avignon n’était pas antisémite Attali10

Non, la fresque d’Avignon n’était pas antisémite

On le sait bien, c’est plus confortable de crier avec les loups, et une prise de risque de refuser d’intégrer la meute. Ces derniers jours, nombre de journaux ont évoqué la tension polémique autour d’une fresque réalisée par le muraliste Lekto sur un transformateur électrique d’Avignon en France.

On y voit Jacques Attali manipulant un Macron nanisé en Pinocchio.

Si la plupart des journalistes qualifient l’œuvre d’antisémite dans leur titre, certains se montrent un peu plus prudents en indiquant qu’elle est « jugée » antisémite. Le journal Le Monde joue sur les deux tableaux : dans l’adresse url de l’article publié sur le sujet le mot « jugée » est bien présent, alors qu’il a été retiré du titre de l’article…

Pour les tenants de cette thèse d’une représentation antisémite, l’argument principal tient au fait de représenter un juif, Attali, en position dominante, faisant de Macron son jouet. Il s’agirait d’une illustration parfaite de la théorie du complot chère aux complotistes antisémites justement.

Le journal Le Monde va un peu plus loin en insistant sur diverses caractéristiques graphiques. L'autrice de l'article explique que « le marionnettiste [Attali donc] a le regard mauvais, un clair-obscur souligne ses traits », avant d’évoquer «  le visage caricaturé de l’économiste ».

Cette journaliste n’a probablement pas vu beaucoup de caricatures antisémites pour écrire une ânerie pareille. Loin des caricatures nazies ou de l’extrême droite française (Affaire Dreyfus, années 1930 ou période de la Collaboration), le peintre a choisi de figurer Attali sous des traits réalistes et absolument pas caricaturés. Attali a-t-il été affublé de lèvres lippues ? De cheveux crépus ? d’un nez épaté et surdimensionné ? De cernes sous les yeux ? De grandes oreilles ? D'un front réduit à néant ? C’est tout l’inverse ici, alors que l’antisémitisme des années 1930 sousdimensionnait systématiquement le front des juifs dans la caricature…

Quant au « clair-obscur » censé accréditer la thèse de la manipulation souterraine, le juif manipulateur opérant dans l’ombre, il s’explique tout simplement par la scène et contredit l’idée de dissimulation. Attali ici est un marionnettiste, il officie dans un petit théâtre en étant éclairé par le haut ce qui met l’accent sur son vaste front, un comble pour une caricature antisémite !

Enfin, peut-on vraiment qualifier le regard d’Attali de « mauvais » ? Le Monde ne prend-il pas ses fantasmes pour la réalité ? Le regard semble plutôt neutre, braqué en direction du spectateur, un regard qui nous prend à parti, nous qui serions les grands enfants fascinés par le spectacle de ce Macron enfant et menteur. Point de regard mauvais en tout cas.

L’argument principal tient à l’idée de manipulation. Des scènes de manipulation, la caricature en compte un certain nombre (voir ci-dessous). C’est un poncif de la caricature politique depuis le 19e siècle, il ne s’agit pas d’une spécificité de la caricature antisémite. Même Fips, qui dessine pour l’hebdomadaire nazi Der Stürmer n’abuse pas de ce motif. Il en a bien d'autres à son service !

Pour les tenants de la nature antisémite de ce dessin, le problème vient du fait qu’Attali n’est pas présenté comme juif. Rien dans le dessin ne pose cet aspect de son identité. Contrairement à la caricature parue dans la version internationale du New York Times en 2019 et qui avait fait polémique, ici point d’étoile de David, pas de kipa non plus ou de chandelier à sept branches, ni donc d’éléments caricaturaux caractéristiques de l’antisémitisme. D’où la nécessité de suggérer que le visage serait « caricaturé », d’insister sur le « regard mauvais » ou d’évoquer le « clair obscur » pour qualifier le supposé antisémitisme de l’image.

L’antisémitisme consiste en une discrimination ou hostilité contre les Juifs en tant que groupe ethnique, religieux ou supposément racial. Il faut donc identifier les juifs en tant que tel et les essentialiser, c'est-à-dire que le discours vise à disqualifier l’ensemble des juifs et non un seul.

Ici, rien n’indique qu’Attali est juif. C’est bien l’individu public, haut fonctionnaire, auteur prolixe de livres (certains sont passionnants) qui est visé. Pas en tant que juif, mais en tant qu’Attali conseiller politique, homme de pouvoir qui aurait une influence sur le président de la République.

L’argument le plus frappant est sans doute celui de la justice. Si l’image relevait d’un quelconque antisémitisme, nul doute que les associations qui luttent contre le racisme et l’antisémitisme, ou l’État lui-même, auraient saisi la justice pour faire condamner l’œuvre. Là, les associations qui savent bien que rien dans l’image n’était répréhensible, s’en sont tenues à interpeller la Mairie d’Avignon puis la Communauté d’Agglomération propriétaire du bâtiment, en vue de faire effacer la peinture. Pour le coup, on peut poser la question suivante : qui manipule qui ? Qui fait pression sur qui ?

On peut trouver absurde politiquement l’idée qu’Attali manipulerait Macron (qui est sans doute l’objet de bien d’autres pressions de la part de force incomparablement plus grandes qu’Attali lui-même), mais on ne peut valider l’effacement d’une représentation politique ou satirique sur le seul fait qu’elle ne plaît pas à certaines associations.

Il est amusant de rappeler que récemment le préfet de Paris Lallement a été débouté dans sa plainte contre le « camion rose » (soutien des Gillets jaunes) qui avait mis en scène Macron sodomisant le Lallement, tous deux étant manipulés comme des marionnettes par Joe Biden.

Encore une manipulation...

Et pour le coup, rien d’antisémite ?

La liberté d’expression est « garantie » par la loi. Dans les faits, c’est un rapport de force.

Guillaume Doizy

Depuis le 26 juin, date de publication de cet article, Jacques Attali a décidé de porter plainte contre l'auteur de cette fresque pour "injure publique et provocation à la haine et à la discrimination raciale". La Licra a indiqué vouloir se porter partie civile.

Ci-dessous, le roi Louis-Philippe dans les années 1830 manipule son petit monde politique. Dessins paru dans La Caricature (Philipon, Daumier...) en 1834.

La fresque d’Avignon n’était pas antisémite Louis-11

Ci-dessous, dessin de Jacques Faizant paru en 1968. De Gaulle et Pompidou s'amusent du fait qu'à "gauche" (on reconnaît notamment Mitterrand) chacun manipulerait l'autre.

La fresque d’Avignon n’était pas antisémite Faizan10

Affiche antisémite des années 1940. Le "juif" stéréotypé manipule Staline à gauche et Churchill à droite. La caricature du visage et les nombreuses étoiles de David caractérisent frontalement l'antisémitisme du document.

La fresque d’Avignon n’était pas antisémite Soviet10
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Ysaline de Montmirail
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MessageSujet: Re: La fresque d’Avignon n’était pas antisémite   La fresque d’Avignon n’était pas antisémite EmptyJeu 23 Nov - 16:15

Caricature d'Emmanuel Macron et Jacques Attali à Avignon :
le graffeur Lekto relaxé


Le graffeur Lekto a été relaxé par le tribunal d'Avignon. Plusieurs associations l'avait attaqué pour antisémitisme après sa caricature d'Emmanuel Macron et Jacques Attali.

Le tribunal d'Avignon a relaxé le jeune homme de 31 ans à l'origine de la fresque polémique réalisée à Avignon sur le parking des Italiens. La fresque a été recouverte, mais Lekto était poursuivi pour injure et provocation publiques en raison de l'origine ou la religion. Elle représentait Jacques Attali en marionnettiste, en train de manipuler Emmanuel Macron. Plusieurs associations avaient porté plainte, car elles estimaient que la fresque était antisémite.

Le tribunal réfute le sentiment antisémite

Le tribunal d'Avignon évoque "l'illustration libre d'une critique politique" et estime que "la fresque litigieuse ne contient aucun élément implicite ou explicite qui révélerait autre chose qu'une satire politique de deux personnalités importantes de la vie politique française. Dans ses conclusions, le tribunal précise qu'aucun élément ne permet d'affirmer avec une absolue certitude que l'utilisation de la marionnette ait été conduite par un sentiment antisémite. La fresque en cause ne contenait aucun appel, même implicitement formulé, à la discrimination, la haine."

Le tribunal décide donc de le relaxer alors que lors de l'audience, mi-septembre 2024, le parquet avait requis contre lui 6.000 euros d'amende, dont 2.000 avec sursis.

Une évidence pour l'avocat de Lekto, Maître Emmanuel Ludot. "Les spécialistes du dessin antisémite étaient tous quasiment d'accord, sauf quelques exceptions qu'on a vues à la barre, et il est clair qu'il n'y a de la part de Lekto aucune intention malveillante, assure-t-il. C'est quelqu'un qui dessine, qui s'amuse, qui aime avoir un message piquant sur le plan politique mais n'a jamais eu de comportement ni raciste ni antisémite, ça paraissant évident."

Dix jours pour faire appel

Emmanuel Ludot estime aussi que cette relaxe est d'autant plus évidente dans le contexte international de guerre entre Israël et le Hamas. "On a eu le drame du 7 octobre, et là on prend la mesure du caractère dérisoire des poursuites pénales, compte tenu de ce que nous vivons aujourd'hui dans les actes antisémites gravissimes sur le sol français et partout dans le monde."

Au contraire, les parties civiles regrettent cette décision du tribunal et estiment que leur argumentation n'a pas suffisamment été prise en compte. "On ne peut que regretter qu'il ait fait le choix de regarder chaque élément individuellement et pas l'ensemble comme constitutif de l'infraction, réagit Paul-Roger Gontard, l'avocat de l'association SOS Racisme qui s'est constituée partie civile. Or, tout l'objet du débat était précisément sur l'accumulation de symboles à caractère insidieusement antisémite".

Maître Paul-Roger Gontard espère que le parquet fera appel de cette relaxe, "pour que le débat soit renouvelé et que nous puissions de nouveau présenter l'ensemble de nos arguments. Il est trop facile de se dissimuler derrière des ambiguïtés, des doubles sens, comme le font trop souvent aujourd'hui, l'extrême droite et les extrémismes". Le parquet a dix jours pour décider s'il veut faire appel.
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